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Journal documentaire
9 mars 2016

une conférence

Coat_of_Arms_of_Bordeaux

Hier soir je suis allé à Bordeaux, ce qui représente pour moi une sorte d’exploit. Je voulais assister à la conférence sur l’histoire de la ville que le professeur Laurent Coste donnait au café le Plana, place de la Victoire. Je sentais bien qu’outre ma curiosité pour la manifestation, j’étais stimulé par le besoin, qui me revient épisodiquement, contre toute raison, de relever le défi du transport à l’heure de pointe dans la bétaillère du tramway, brinquebalé debout mais à plein tarif parmi la jacasserie étudiante internationale. C’est vraiment pour public motivé. Chaque fois je me dis que je ne recommencerai plus, et pourtant… La causerie était prévue à 18 h 30, mais du coup j’arrivais à la Victoire avec quarante minutes d’avance, si bien que j’ai décidé de ne descendre qu’à l’arrêt suivant et de faire un tour dans le quartier, qui m’était jadis familier. J’ai descendu un bout du cours Victor Hugo, qui me rappelait le roman de Devésa lu naguère, et je suis revenu vers la Victoire par la rue Sainte Cathe. Je me suis arrêté un instant devant le numéro 252, où j’ai passé quelques unes de mes meilleures années, avant de m’exiler vers la banlieue en l’an 2000. L’immeuble n’a pas changé tant que ça, mais assez pour que je doive m’assurer que c’est bien lui, en vérifiant le numéro. J’ai considéré les deux fenêtres qui furent les miennes, au troisième étage. Une fois de retour sur la place, je suis allé voir si Hubert était dans son atelier, rue Elie Gintrac. Il était là, en pleine forme, au milieu de ses peintures. Quelle énergie : il est en train de doubler son plancher avec des lattes de palettes récupérées. Il n’y a que lui pour faire ça. On a discuté un quart d’heure. Puis je me suis rendu à ma conférence à l’heure exacte, tout en soupçonnant qu’elle commencerait en retard, et ce ne fut pas du tout le cas, l’historien ne perdait pas de temps. Ce que je n’avais pas prévu, c’est que le café était bondé, toutes les tables étaient prises, et tout l’espace restant libre était occupé par les derniers arrivés, à qui ne restait plus d’autre choix que de rester debout, et presque aussi serrés que dans le tramway. J’ai hésité à m’enfuir tout de suite, mais j’ai décidé d’essayer de tenir tant que je pourrais. C’était un exposé clair et agréable, illustré de photos sur un petit écran, et portant sur la question du Bordeaux disparu, des bâtiments importants jadis mais dont il ne reste rien aujourd’hui, ou au mieux quelques traces, comme les rares fragments de l’ancien rempart. Un des points qui m’a le plus intéressé a été l’évocation d'Antoine Gautier, qui fut le maire de 1849 à 1860, et a notamment transformé le Jardin public en jardin à l’anglaise. Selon le conférencier, cet homme aurait tenu pendant cinquante ans un journal inédit, totalisant des dizaines de milliers de pages, et qui sera peut-être publié bientôt. En me renseignant ensuite dans Wiki, j’ai vu que c’est à lui que l’on doit l’institution d’une de mes pierres préférées dans Bordeaux, la borne zéro marquant l’«origine du bornage», fixée devant le numéro 10 de la place Gambetta. J’ai tenu debout pendant tout l’exposé, qui n’a duré qu’une quarantaine de minutes, et je suis encore resté le temps des trois premières questions du public, puis je me suis retiré. Pendant ce temps la nuit était tombée. Il y avait déjà moins de monde et j’ai pu m’assoir, dans le tram qui me ramenait vers Pessac, c’était une récompense.

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