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Journal documentaire
28 décembre 2015

sur deux livres de Ramón Eder

Eder

J’avais présenté cet été (le 25 juillet) quelques pensées de Ramón Eder, que j’avais remarquées dans une anthologie espagnole d'aphorismes. Cet auteur navarrais, moraliste et fin psychologue, a l’humour d'un dandy. J’ai eu dernièrement l’occasion de lire deux livres de lui, tous deux parus en 2012.

L’un d’eux est El cuaderno francés («le cahier français») paru à Barcelone chez Huacanamo. On y trouve par exemple (je traduis) cette «Prière possible : Seigneur, donnez-moi le sens de l’humour», ou encore ce constat : «Les nouvelles générations inventent toujours de nouvelles indécences.» (J’ai vu que c’est dans cet ouvrage que figure la citation dont j’avais déjà parlé, sur les deux livres qu’il convient d’emporter avec soi en voyage, «un très bon et puis un autre, au cas où l’on n’aurait pas envie de lire le très bon.») 

Le deuxième livre d'Eder, La vida ondulante, paru à Séville chez Renacimiento, réunit en fait trois petits recueils : Hablando en plata («parler d’argent»), Ironías, et Pompas de jabón («bulles de savon»). J’aimerais citer ici à titre d'exemples une phrase empruntée à chacun. Du premier : «Dans la préhistoire, il y avait déjà des cannibales de droite et des cannibales de gauche». Du second : «Il faut être très clair, mais jamais trop». Du troisième : «Mieux vaut sympathiser avec ton labyrinthe, car tu n’en sortiras jamais.»

Ramón Eder a écrit quelque part : «Quand on nous traduit, on nous sauve. On nous sort de la prison de notre langue.» Pour ma part, je trouve que la langue castillane est une assez belle prison, mais il ne me déplaît pas d’en avoir soustrait ces quelques phrases, par le biais de mes notes.

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Commentaires
R
Du même :<br /> <br /> <br /> <br /> Dans la bibliothèque il faut avoir la délicatesse de ne pas mettre côte à côte deux écrivains qui se détestent.<br /> <br /> <br /> <br /> Sans compassion il n’y a pas de santé mentale.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour obtenir certaines choses il faut les oublier.<br /> <br /> <br /> <br /> L’affectation nous gêne car elle montre qu’il y a quelque chose de louche.<br /> <br /> <br /> <br /> Si les rites se perdent c’est le chaos.<br /> <br /> <br /> <br /> La tentation de ceux qui n’arrivent à rien c’est la fierté.<br /> <br /> <br /> <br /> Qui élabore une philosophie optimiste le fait par couardise.<br /> <br /> <br /> <br /> Décrire un paysage aimé avec des mots mémorables c’est le défi de tout écrivain.<br /> <br /> <br /> <br /> Seule une personne très intelligente peut dire : « J’ai compris toute les pages que j’ai lues, et chacune d’entre elles ».<br /> <br /> <br /> <br /> Une bibliothèque où manquent les contes de fées est un jardin sans fleurs.<br /> <br /> <br /> <br /> De temps à autre il faut détendre l’arc.
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R
Bonjour,<br /> <br /> merci pour cette découverte.<br /> <br /> J'ai acheté La vida ondulante et c'est un plaisir.<br /> <br /> Cela mériterait effectivement une traduction, la vôtre ?<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Roger BERTHET<br /> <br /> <br /> <br /> "Tôt ou tard nous finissons par éviter qui nous donne mal à la tête."<br /> <br /> Ramón Eder
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