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Journal documentaire
13 février 2009

Lettre documentaire 450

RACINES DE LA PHILOSOPHIE ALLEMANDE : OSWALD SPENGLER (1880-1936)
par Crad Kilodney

spenglerOswald («Ozzie») Spengler naquit à Blankenburg, dans les montagnes du Hartz, une région infestée par les canaris. Les canaris, cependant, étaient utiles dans les mines des environs. Le père de Spengler commença sa carrière comme technicien des mines, mais la termina comme employé de la Poste. C’est probablement ce qui amena Spengler à considérer que l’Occident était en déclin, sujet sur lequel il devait écrire plus tard. Il avait l’habitude de marcher en descendant les collines, mais jamais en les montant, ce qui lui valut d’évidents ennuis. Dans sa jeunesse, il souffrait de migraines et d’angoisse, et à l’âge de 25 ans il fit une dépression nerveuse. Pendant la période de vie en solitaire qui s’ensuivit, il s’essaya à l’écriture et produisit un conte pour enfants intitulé «Ludwig, le gentil cachalot». Cette histoire resta inédite, mais elle était prophétique du fait que l’auteur devait plus tard se lier d’amitié avec Ludwig Wittgenstein, lequel avait en effet une allure de cachalot. Spengler enseigna au lycée de 1908 à 1911. Il enseignait la grammaire et entraînait aussi l’équipe de volley, qui avait de bons résultats. A la mort de sa mère en 1911, il sombra dans la dépression et déménagea à Munich, où il vécut frugalement, restant chez lui à lire des livres. Il resta vierge jusqu’à la parution de son grand ouvrage Le déclin de l’Occident, en 1917. Ce fut un énorme succès, pour un livre de philosophie, ce qui lui donna tout d’un coup la cote avec les dames. C’est à cette époque que Wittgenstein devint son ami et l’emmena dans tous les bordels de Munich. Le déclin de l’Occident dit en gros que toutes les civilisations suivent un processus au long duquel elles mûrissent, puis commencent à pourrir et à tomber en décadence. Mais si l’Occident était déjà en déclin en 1917, pourquoi donc tous ces rastaquouères du Tiers-Monde veulent-ils maintenant immigrer ici ? Nous devrions peut-être les avertir, «Hé, nous sommes en déclin ! Retournez au Sri-Lanka !» Quoiqu’il en soit, le livre de Spengler fut très en vogue auprès des beatniks américains et d’écrivains comme Kerouac, Burroughs et Ginsberg. Il eut aussi une forte influence sur Alice Cooper, Ricky Nelson (fils d’Ozzie, bien sûr !), les Herman’s Hermits, et Bobby Darin. Le magicien d’Oz, de L. Frank Baum, était en réalité une fable basée sur Le déclin de l’Occident, «Oz» étant dérivé d’ «Ozzie» (Spengler). Spengler écrivit aussi un livre d’aphorismes intitulé Années décisives, dans lequel on trouve celui-ci : «Va toujours à l’enterrement des autres, sinon ils n’iront pas au tien.» La propriétaire de Spengler à Munich l’appelait «le Marsupial triste de la philosophie allemande», car il transportait ses livres et ses affaires dans un sac pendu sur son ventre et avait toujours un air lugubre (avant la parution de son livre et son déniaisement). Elle déclara également, juste avant de mourir, qu’elle avait retouché le manuscrit du Déclin de l’Occident en coupant les passages ternes, mais les chercheurs n’y croient guère, car les passages ternes s’y trouvent encore bel et bien. On peut voir une statue de Spengler devant le North Residence Hall de l’Université Dordt, à Sioux Center, dans l’Iowa, où le philosophe a encore de nombreux enthousiastes.

Bibliographie :

1. Hommes singes de la forêt pétrifiée, par Billy Bob Heilbutt. Oglethorpe Univ. Press, 1980.

2. Tyrans teutoniques et essor du révisionnisme, par Helmut Blatz-Piranha. Société Anthropologique du Bassin Amazonien, 1997.

3. Munich souterrain : la zone interdite, par Harvey Agapopolis. Winkie Books, 1973.

Roots of German philosophy» (2/10), in New writings, 12 septembre 2008, ici traduit par Philippe Billé)

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