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Journal documentaire
1 novembre 2019

excrement etc

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Les éditions Cormor En Nuptial, de Tamines près de Namur en Belgique, ont publié le mois dernier une oeuvre de Crad Kilodney, Excrement, qu'elles m'avaient demandé de traduire en français. Personnellement ce n'est pas mon texte préféré de Crad, mais lui-même jugeait que c'était un de ses livres qui valaient le mieux d'être traduit. C'est une chronique en vingt chapitres de sa vie pendant l'hiver 1983-1984. Il est alors un célibataire de 35-36 ans, qui vend non sans peine ses propres livres dans les rues de Toronto. Contrairement à ce que pourrait suggérer le titre (expliqué au chapitre XIV) ce livre est très littéraire, très construit, très léché à sa façon. L'auteur mêle habilement la série d'anecdotes de ses bonnes et mauvaises, parfois très mauvaises, rencontres dans la rue, ses trajets en métro, ses liaisons avec des femmes, ses réflexions sur l'écriture. Il introduit aussi çà et là dans le livre divers matériaux : quelques récits de rêve, des inscriptions lues en ville sur des panneaux ou des prospectus, la transcription en italique de fantasmes de vengeance, une page de son livre de comptes. Dans le chapitre XII, il joue à alterner des paragraphes dans lesquels il résume le roman russe qu'il est en train de lire, et d'autres où il décrit ce qui se passe en même temps dans le métro. Un trait que je n'aime pas dans ce livre est le pathos qui imprègne les diatribes de l'auteur contre les habitants de Toronto, qu'il tient pour des zombies crétins pour la principale raison qu'ils ne lui achètent pas son livre. Je vois là le caractère capricieux d'un grand dadais dans la trentaine, ado attardé qui n'admet pas que le monde entier ne soit pas à ses pieds en train de l'admirer. Car enfin il faut bien avouer que le sujet du petit roman qu'il essaie alors de vendre dans les rues, racontant les rapports sexuels entre une infirmière et des malades cancéreux, n'est pas vraiment ragoûtant. Qui plus est on ne voit pas bien de quoi peut se plaindre un jeune écrivain qui, de son propre aveu, n'est pas dans la misère, est publié, touche une bourse, est invité à des lectures. De même il a tendance à traiter de connes les femmes dont il n'obtient pas ce qu'il veut. On a envie de lui dire mais tu sais, Crad, le monde féminin pas plus que le monde en général n'a pour mission d'être à ton service. Mais bon, lui-même se rachète ici et là en s'autocritiquant. Comme je l'ai déjà signalé dans une note (le 29 XII 17) on peut remarquer une allusion à son véritable prénom Louis (Lou, page 49, chapitre IV) et à sa date de naissance un 13 février et non en juin comme on lit dans Wiki (XVII). Il me plaît que l'éditeur ait laissé une expression pas vraiment française mais dont j'use beaucoup, avoir les nerfs à bloc, que j'ai glissée dans une phrase de la page 50. Autant je n'aime pas le premier chapitre gémissant, autant je trouve bien choisie la scène finale avec un dingo de la rue extravagant. Parmi mes passages préférés, deux anecdotes bibliophiliques, quand un inconnu lui raconte avoir trouvé des livres précieux dans la poubelle d'un restaurant chinois (IX), et quand il se rend chez un bouquiniste (X). Aussi la joute verbale avec le vieux monsieur qui se prétend savant et que Crad, qui est diplômé d'astronomie, remet à sa place (X). 
Quelques possibilités de se procurer ce livre :
- se renseigner à cormorennuptial@gmail.com
-  virement de 17euros sur IBAN BE24 0011 6342 1838
- adresse postale Cormor en nuptial, 27 rue Saint-Martin, B-5060 Tamines, Belgique
- commande en librairie ISBN 978-2-9602243-8-2
- sa page sur le site de la librairie Mollat.
- dépôts à Bordeaux (Machine à Lire), Limoges (Les gens qui doutent), Guérande (L'Esprit large), Amiens (Le Labyrinthe), Meymac (Vivre d'Art), Rouen (L'Armitière), Marseille (Pantagruel), Lyon (Le Bal des Ardents), Paris (Tschann, Les Mots à la Bouche, Le Dilettante, Les Cahiers de Colette, Wallonie-Bruxelles), Toulouse (Terra Nova), Lille (Meura), Strasbourg (Idéodrome), Gembloux (Antigone), Bruxelles (Tropismes), Liège (Livre au Trésor, Le Comptoir), Namur (Point Virgule).

Unknown

Journée de pluie presque incessante. Matinée au lit. A un moment, sortant prendre l'air à ma porte-fenêtre, j'ai pu regarder un de ces ppb (petits passereaux bruns) que l'on confondrait facilement avec un moineau, mais sa tête bleutée le distingue : un Accenteur mouchet. Déjeuné d'une poêlée avec mon dernier oeuf et quelques légumes. Après-midi, entre deux pluies, brève sortie à l'étang, où une aigrette blanche était postée sur un bord. Dîné de maquereau au poivre, demi-avocat, salade d'avoine, semoule et graines.

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