travaux, rêve, richard, manguel

Cela n'est pas coutume, hélas, mais j'ai passé hier une excellente journée, qui m'a mis de bonne humeur malgré la fatigue physique. Avec mon ouvrier le matin nous fûmes à Brico Cash, à Niort, acheter du matos. Il m'a aussi fait visiter un entrepôt de ferraille très intéressant. Cet ouvrier est si modeste, qu'il ne voulait compter aucune heure de travail pour la matinée de course et de manutention, et il a fallu que j'use de mon autorité patronale pour lui faire admettre que nous devions compter au moins deux heures. Et l'après-midi, alors que je redoutais que cela soit une galère interminable, nous avons entièrement réalisé le doublage du plancher du grenier nord, au-dessus de la salle à manger, en moins de trois heures.
     Récemment j'ai rêvé qu'Antoine B croyait que j'avais consacré ma thèse à un penseur nommé Hape. J'ai appris depuis, en me renseignant, que ce nom bizarre, qui semble être un croisement des mots anglais hope et ape, est le nom d'une marque de jouets en bois.

     Bruno Richard m'a envoyé un lot de tickets, pour ma collection de petits papiers datés. J'ai remarqué que ceux du Monoprix du boulevard Sébastopol portent la mention «Bonjour Mme Richard». Le connaissant un peu, je pense que ça l'amuse.
     J'ai lu avec plaisir le mince recueil de Petites histoires de la littérature américaine, racontées par Alberto Manguel (Actes Sud, hors commerce, 1999). Ce sont des anecdotes pittoresques, classées dans l'ordre chronologique de la date de naissance des auteurs, de Benjamin Franklin à Paul Auster. Je suis intrigué d'y lire, au sujet du lexicographe Noah Webster, que son épouse, l'ayant trouvé dans les bras d'une domestique, se serait écriée «Je suis surprise!», à quoi le savant aurait répondu : «Non, ma chère. Je suis surpris. Vous êtes étonnée.» Comme j'avais déjà entendu la même histoire à propos d'Emile Littré, je suppose qu'elle est inventée dans au moins l'un des deux cas.