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Journal documentaire
22 novembre 2019

journal, détritus, canards

Le plaisir de parler de soi est une incitation à tenir son journal. Chez moi en général, cette tendance est anéantie par les forces adverses de la pudeur et de la flemme. Aussi me consacré-je le plus souvent à traiter d'autres sujets, que raconter ma vie. Ces derniers temps cependant je me suis appliqué à redonner un tour plus autobiographique à mon journal, au prétexte de donner ainsi de mes nouvelles à mon aide de camp, partie pour deux mois dans les cordillères, du 9 octobre au 9 décembre. C'est un challenge, parfois je fatigue un peu mais cela m'amuse. Aujourd'hui sur les dix heures je suis allé à la fac participer à une collecte de détritus. A mon arrivée dans la cabane du rendez-vous aucun autre bénévole n'était encore là, mais il y avait sur place trois garçons et une fille qui ne m'avaient pas l'air d'être des étudiants, plutôt des marginaux occupés à croupir, et qui me regardaient d'un drôle d'air. Or un moment plus tard, quand l'organisatrice et une autre étudiante furent arrivées avec du matériel, et que nous nous mîmes au travail, deux des désoeuvrés vinrent manifester leurs bonnes dispositions, en m'apportant des déchets et en m'appelant monsieur. C'était une bonne surprise. Il ne pleuvait pas ni ne faisait très froid, mais il y avait tout de même une fraîcheur humide et si pénétrante que j'abandonnai à onze heures, par crainte d'attraper mal, au lieu de continuer comme d'habitude jusqu'à midi. J'avais prévu ensuite de me rendre à Bordeaux pour visiter la foire aux brocanteurs des Quinconces, qui commençait aujourd'hui, mais le mauvais temps m'en a découragé. Au lieu de cela, comme j'étais en voiture, je fus m'approvisionner au Leclerc de Pessac, où je n'étais allé depuis longtemps. Ce magasin est bien fourni, en particulier il y a toujours un grand choix de fromages. J'achetai entre autres de la poissonnerie, et à midi je déjeunai de buccins. Le temps incitait à ne rien faire et j'ai dû me forcer pour sortir marcher dans l'après-midi. Il s'est mis à pleuvoir doucement mais j'ai quand même fait un tour complet de l'étang d'Ornon. J'ai vu les canards colverts scindés en deux escadres, quatre mâles et deux femelles d'un côté, trois mâles et une femelle d'un autre. Le dessin et les couleurs du plumage des mâles sont vraiment très élégants. En traînant sur le net j'ai regardé la présentation d'une nouvelle camionnette de chez Tesla, le Cybertruck aux formes anguleuses très étranges. J'ai noté aussi sur Facebook les propos pleins de bon sens d'une certaine Nadia Canbell, à propos du street art : «L'art dans la rue, c'est comme le bruit : on l'impose à des gens qui ne sont généralement pas demandeurs ... Presque tout est mieux quand rien n'a été tagué dessus.» Je ne saurais mieux dire. Ce soir j'ai dîné de crevettes, en regardant une discussion aimable entre Eric Zemmour et l'historien napoléonien Thierry Lentz. 

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