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Journal documentaire
3 décembre 2018

bartolomé bennassar

Le dernier livre de l'historien hispaniste Bartolomé Bennassar se trouvait sur mon bureau et je comptais le lire prochainement, quand j'ai appris qu'il venait de mourir le 8 novembre, à 89 ans. Ce volume de Pérégrinations ibériques, esquisse d'égo-histoire, paru cette année à la Casa de Velázquez, est un ouvrage autobiographique dans lequel l'auteur évoque à grands traits sa vie personnelle et familiale, et raconte plus en détail sa vie professionnelle d'enseignant, d'écrivain et de conférencier. Je n'y retrouve pas la fraîcheur et l'enthousiasme des souvenirs de pêche qu'il avait réunis dans Les rivières de ma vie. Cette «esquisse» est intéressante surtout comme document sociologique. Bennassar écrit sans façons, en utilisant des abréviations de la langue parlée comme fac, prof, agreg. Il y a quelques drames, le suicide de son fils, dont il restera marqué toute sa vie, la mort de son frère surpris par une tempête en montagne et tombant d'une falaise, celle de son beau-père chasseur, que l'on retrouve au milieu d'un champ de maïs, frappé semble-t-il par une rupture d'anévrisme. Le dernier texte, d'une demi-page, inspire la pitié. Intitulé «Fin de parcours», il commence par cette phrase : «J'ai quatre-vingt-sept ans et ne supporte plus guère les longues soirées de travail», et s'interrompt un peu plus loin, en queue de poisson, comme si l'auteur avait soudain décidé de ne pas écrire un mot de plus.

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