Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal documentaire
23 juillet 2016

survivre en Espagne, 3

Nous passâmes la matinée à glander dans le quartier pour faire connaissance. Il y a Avenida da Corunha probablement le plus grand pied de troène que j’aie jamais vu, il doit faire pas loin de dix mètres de haut. Le cabanon d’information touristique restant résolument fermé, nous sommes allés nous renseigner dans le seul bureau ouvert de la mairie-monastère voisine, où il y avait en effet une pile de plans de la ville posée sur un coin de placard. L’employée nous en a donné, avec un curieux mélange de sécheresse et d’amabilité. Dans la rue ou dans les commerces, beaucoup de Galiciens présentent un air sérieux, limite maussade, pas du tout méditerranéen, qui me plaît assez. Les villes abritent généralement deux grandes populations d’oiseaux urbains, moineaux et pigeons, mais il y a ici en outre une population de goélands de belle taille, peut-être un mètre d’envergure, et assez sonores, moins toutefois que ceux de Cudillero. Nous consacrâmes l’après-midi à parcourir la péninsule située au Sud de Noia, jusqu’à la ville de Ribeira, laquelle nous parut si problématique et encombrée que nous en prîmes la fuite sans y avoir posé le pied. Toutefois chemin faisant entre l’aller et le retour, nous nous arrêtâmes pour regarder divers bâtiments remarquables : le pont médiéval de Xuño, le dolmen d’Axeito, le phare de Corrubedo, construit au dix-neuvième siècle, et le castro néolithique de Baruña. Les deux premiers sont installés dans des bois paisibles, les deux autres au bord de la mer, sur d’énormes éperons rocheux battus par les flots et le vent qui décoiffe. Les indications chronologiques les plus sommaires suffisent à apaiser ma curiosité, je n’ai ni besoin ni envie d’étudier ces bâtiments, j’entends juste exercer mon droit au tourisme et profiter de ce que je suis dans le coin pour contempler ce qu’il a de mieux à montrer. J’ai remarqué, parmi les maisons visibles depuis la route, la mode assez répandue par ici de construire des toitures dans lesquelles, au lieu que les deux pans se rejoignent au faitage, l’un des deux s’élève au-dessus de l’autre et le dépasse d’un demi-mètre. Le soir, après avoir envisagé de lui être infidèles, nous retournâmes dîner au Baixa-Mar. Cette fois-ci, pour ma part, croquettes maisons et escalope milanaise, correctes, quoique sans comparaison avec le menu de la veille. Dans la rue, en rentrant, nous croisâmes un homme qui venait de sonner à la porte d’un immeuble. Comme nous passions, nous entendîmes une voix féminine demander dans l’interphone : Amigo o enemigo? A quoi l’homme répondit sans hésiter : Gente de bien…

Publicité
Publicité
Commentaires
Journal documentaire
Publicité
Journal documentaire
Archives
Publicité