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Journal documentaire
22 juillet 2016

survivre en Espagne, 2

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Ce jour-là poursuivant notre route, nous fîmes une halte pour déjeuner, déjà en Galice, dans le village désert de Goiriz, à l’écart de l’autoroute. Nous nous installâmes dans le préau de l’église où, bien qu’abrités du vent, nous avions froid. Il y avait tout près un étrange cimetière ancien, tout construit de petits bâtiments hérissés, comme nous allions en revoir ici et là. Il y avait tout autour, et un peu partout au bord de la route, des croix et des calvaires omniprésents, ne laissant aucun doute sur la religion du pays. Il y eut un instant magique où, tout en saucissonnant, j’aperçus que se trouvait sur une corniche, à portée de main, un pétard bien roulé, déposé en évidence, peut-être comme une offrande destinée au réconfort de quelque pèlerin. Ma directrice de conscience fut d’avis que je n’y touche pas. Malgré quoi je l’enfouis discréto dans ma poche, et je verrai bien si je trouve à en faire bon usage.
Arrivés à destination trop tôt pour l’heure convenue, nous poursuivîmes notre route au-delà de Noia, jusqu’à Porto do Son, où il faisait aussi froid. Nous fîmes quelques courses en chemin. S’il y a quelque chose que j’ai plus encore plaisir à visiter qu’un supermarché, c’est un supermarché étranger. J’achetai entre autres quelques boîtes d’allumettes Tres Estrellas, d’aspect banal mais suffisant à garantir la touche d’exotisme bon marché que j’aime trouver dans mon austère cuisine de La Croix.
En fin d’après-midi nous rencontrâmes la logeuse, qui nous remit les clés de l’appartement à Noia. Il est situé à un deuxième étage de la rúa de Galicia, lumineux quoique tourné vers le Nord-Ouest, et donne agréablement sur un jardin public (la place des Angoisses) et un ensemble architectural comprenant l’église (igrexa) de San Francisco et les bâtiments annexes d’un ancien monastère abritant maintenant la mairie. Il était prévu qu’il n’y ait pas d’accès internet, et j’envisageais de faire une cure de désintoxication, mais en fait on est bel et bien connecté, et je peux bloguer le journal de mon séjour, en m’accordant toutefois un léger différé. Quand nous eûmes passé un moment à nous promener dans les rues du quartier, je remarquai que nous n’avions vu nulle part de cartes postales à vendre. Je demandai alors à une dame, qui tenait un kiosque, si elle n’en avait pas. Este año no, pas cette année, me répondit-elle étrangement, d’un air gêné, et nous en conclûmes que nous faisions du tourisme dans un endroit peu touristique. Nous dînâmes ce soir-là au Baixa-Mar, que nous avait recommandé Esperanza, et qui propose en effet un bon rapport qualité-prix avec son menu à neuf euros comprenant entrée (en l’occurrence de succulents couteaux à la plancha), plat (excellents filets de merlu avec des frites), dessert (un flan moins à mon goût) et une boisson (sans hésiter la bière locale Estrella Galicia).

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