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Journal documentaire
25 juillet 2016

survivre en Espagne, 5

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Journée portugaise. Traversant la Galice vers le Sud, en direction de la frontière Tui-Valença, le passage le plus spectaculaire, vu de l’autoroute, est le franchissement de la baie de Vigo, qui s’étale gigantesque sous nos yeux. Dans les villes et les jardins de Galice on voit un peu partout différentes sortes de palmiers, et souvent une espèce d’araucaria, qui n’est pas l’espèce chilienne type, dite Désespoir des singes (Araucaria araucana) plus souvent présente en France, mais l’Araucaria heterophylla, dite Pin de Norfolk, du nom de son île d’origine, située entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ces arbres bien droits ont fière allure, avec leurs branches tendues comme des bras. Je le signale car d’ordinaire je trouve rarement la mondialisation sympathique. Curieusement, si la physique du paysage ne change pas, le passage de la Galice au Portugal se remarque aussitôt à certains signes, dont la langue des inscriptions, naturellement, et le goût très prononcé pour les bâtiments, en particulier les églises, aux pierres d’angles nues et aux murs blancs de chaux. Ayant fait halte à Caminha, devers l’embouchure du fleuve frontalier le Minho, nous découvrîmes providentiellement le petit restaurant modeste et calme de M et Mme Barbosa, où nous déjeunâmes d’une excellente assiette de morue (je le recommande à tout hasard, il est rua da Corredoura, sur la droite en montant depuis la place). Notre but était d’aller visiter Viana do Castelo, Vienne du Château, ville assez belle et propre. Sur l’idée de mon aide de camp, nous prîmes le funiculaire pour nous rendre à la basilique de Santa Luzia (sainte Lucie) située au sommet d’une montagne d’où la vue porte loin, dominant la ville et l’embouchure du rio Lima. Les Portos ont construit là, il y a moins de cent ans, une églisasse énorme, grandiose, quoique plus impressionnante vue du dehors que de l’intérieur. Assis sur un banc dans le parc, où contrairement à mes habitudes je mangeais un sorbet (une horreur chimique au vague goût de citron) j’ai pu observer quelques instants un grimpereau, qu’un chat aux aguets a vainement tenté d’attraper. Chaque fois que j’en vois un, je me dis que je ne maîtriserai probablement jamais l’art subtil de distinguer les deux espèces, le grimpereau des bois et celui des jardins, toutes deux présentes aussi bien dans les bois que dans les jardins, malgré l’appellation. Au retour comme je voulais me baigner, nous nous arrêtâmes à une plage de hasard, qui fut celle de Paçô, dans la commune de Carreço, plage élégante, semée de quelques rochers, et bien aménagée, mais là encore l’eau était si froide que j’eus du mal à y entrer, et ne pus y tenir qu’une à deux minutes, expérience rude mais tonifiante. J’ai remarqué que peu de gens se baignaient, la plupart viennent à la plage pour bronzer au soleil, ce que je ne fais jamais. Je prends bien assez le soleil comme ça, sans le faire exprès, j’ai encore perdu mon joli teint d’ivoire. De retour, le soir, malgré la fatigue, je m'acquittai d'une mission à laquelle je songeais depuis plusieurs jours, m’étant aperçu que cinq pieds de rhododendron, plantés à intervalles dans le trottoir en face de notre logement, ne sont pas arrosés et souffrent du soleil, trois d’entre eux paraissant d’ailleurs moribonds. Je pris un bidon de cinq litres d’eau minérale vide, qui se trouvait dans l’appartement, et fus le remplir cinq fois à la fontaine voisine, pour abreuver les plantes. De ne l’avoir pas fait, je m’en serais voulu.

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