Au-delà du Pôle Niort
Suivant mon goût pour les cultures différentes mais pas trop, j'emmenai hier ma cavalière pour une virée de hasard dans le pays relativement étranger des Deux-Sèvres. Je connais peu de plaisirs, que je puisse comparer à celui de conduire une voiture sans hâte sur les routes de campagne, et de ce point de vue nous fûmes servis. Les ruraux de ces contrées ne sont pas des rappeurs, cela se sent à l'austérité de leurs belles fermes grises, aux moellons presque aussi réguliers que la pierre de taille. Nous visitâmes quelques villages, nous trouvâmes la porte ouverte de quelques églises, Villiers, Coulonges, Fenioux, Secondigny, Busseau. Sur l'une d'elles un écriteau disait, en trois lignes façon haïku :
S.V.P. FERMEZ LA PORTE
APRES VOTRE PASSAGE
(à cause des pigeons qui rentrent).
A midi, nous eûmes l'avantage de nous restaurer à Coulonges sur l'Autize, place Saint-Antoine, sous les platanes du bar-cocktail Le Tipsy, que je recommande. Mis à part quelques touristes anglais, les clients étaient d'une espèce rare, celle des ouvriers discrets, capables de parler à voix basse. Quel exotisme, quel dépaysement!