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Journal documentaire
7 août 2016

brocante à villefollet (79)

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Je ne me doutais pas que j’allais connaître aujourd’hui l’une des pires, peut-être la pire brocante de ma carrière. C’était à Villefollet, où l’on offre gratuitement l’emplacement de cinq mètres, ce qui me convient. J’envisageais de me présenter au moment de l’ouverture officielle, sur les sept heures. Ce fut malheureusement l’heure ou j’ouvris l’oeil. Je déjeunai hâtivement, oubliant deux tranches dans le grille-pain, et je m’en fus dès que possible. Hélas le vide-grenier de ce village se tient maintenant dans un stade, qui était à mon arrivée déjà plein comme un oeuf, et fermé. Les organisateurs avaient prévu une solution pour les quelques retardataires, consistant à les parquer au fin fond d’un pré voisin, jusqu’où ne venait quasiment personne. C’était la cata. Le pire fut le moment où, pour animer mon désoeuvrement, j’eus la bonne idée d’ouvrir toutes les lames de mon beau couteau Swiss made Victorinox, pour me rappeler à quoi elles ressemblent. Naturellement, j’en profitai pour m’entailler un doigt. Il y a des jours comme ça. Le majeur gauche, bien au bout, là où la plaie se rouvre chaque fois qu’on attrape un objet sans réfléchir. J’avais pour voisins une pittoresque famille de cas sociaux, un couple avec un grand dadais, aimables mais vociférants, et ne se lassant pas d'afficher mille preuves qu'ils n'étaient pas très fins. Il y eut un moment où le jeune homme, qui m’avait témoigné plusieurs fois de sa sympathie, vint me demander si je pouvais lui expliquer comment on joue avec un diabolo. C’est ainsi, pour certains de mes congénères, je dois avoir la tête d’un homme à qui l’on peut poser ce genre de question. Je passai donc là quelques heures, au cours desquelles j’épuisai entièrement la ration de survie que j’avais emportée, consistant en un magnum d’eau de source et un paquet de biscottes. Je ne sais comment, dans ces circonstances extrêmes, je réussis tout de même à arracher la misère de trente-six euros. Le Seigneur veille à nous administrer de temps en temps la petite leçon d’humilité, dont nous avons grand besoin. Je pris la fuite sur les quinze heures. Au retour chez moi, dans un accès de bonne volonté, au lieu de me jeter sur une boîte de conserve froide, j’eus le courage de faire chauffer une casserole de riz, que j’agrémentai d’oeufs mollets, d’une échalote, de raisins secs, et de maquereau au poivre. Je méritais bien ça.

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Commentaires
P
C'est déjà fait, parfois avec succès. Mais vous comprenez que pour un tempérament d'aventurier comme le mien, rien ne remplace l'action directe...
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C
Vous devriez peut-être essayer le "Bon Coin" ?
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