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Journal documentaire
4 mars 2008

Adam Zagajewski

Dans mes lectures tardives du quotidien espagnol El País, je remarque en particulier un entretien d’une page entière, le 19 novembre 2005, avec un poète polonais que je ne connaissais pas, Adam Zagajewski, lequel manifeste des goûts assez éclectiques pour apprécier à la fois Cioran et Jean-Paul II. Bizarrement, les USA sont évoqués en deux points distants de l’entretien, en termes d’abord négatifs («je me perds dans les villes des Etats-Unis, elles n’ont pas de centre, elles sont amorphes»), puis positifs («Les classiques sont plus vivants là qu’en Europe, et les bibliothèques sont les meilleures du monde»). Je suis intéressé surtout par ses considérations sur la création poétique, dont il souligne la nature solitaire («Il y a des moments où je ne suis pas disponible pour ceux que j’aime. Le poème est pour les autres mais pas le moment où tu l’écris, c’est un moment de solitude») et passive («Au moment de plus grande activité poétique je suis passif. Quelque chose m’est dicté... Le dogme de l’infaillibilité n’existe pas chez les poètes. Je me suis souvent trompé... Ce qui m’était dicté n’était pas bon. Cela m’était dicté par un diable, ou par un Dieu qui n’était pas à la hauteur...»). Je citerai aussi cette note bien vue sur le lecteur : «Le lecteur de poésie est lui aussi un poète, c’est un poète qui a décidé de ne pas s’expliquer.» Enfin l’homme finit de se rendre sympathique à mes yeux en évoquant dans sa dernière réponse son goût pour le chant des oiseaux («surtout les merles»). En fouillant sur le net, on trouve quelques poèmes de lui traduits en anglais et peut-être en français.

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