Kirker le scalpeur

Je n’étudierai pas la question plus avant, mais j’ai passé une bonne soirée à feuilleter la biographie de James Kirker, el aventurero irlandés, une cossue livrette d’un peu plus de cent pages publiée au Mexique en 1991 par le gouvernement de l’état de Chihuahua. L’auteur Salvador Alvarez avoue modestement se contenter d’y compiler à l’usage du public hispanophone de la documentation déjà existante et principalement anglophone, en premier lieu l’histoire du personnage par un certain William Cochram McGraw, parue en 1972 au Nouveau-Mexique sous le titre de Savage scene : the life and times of mountain man Jim Kirker. On frémit à l’évocation des agissements de cet aventurier irlandais d’origine écossaise, né en 1794 et émigré aux Etats-Unis, où il vécut principalement dans les états méridionaux riverains du Mexique. Il fut trappeur, trempa dans divers trafics, travaillant parfois comme vigile pour la protection des convois, combattant férocement les féroces Apaches, dont il a scalpé plusieurs dizaines. Il serait mort en 1853, seul et alcoolique, dans la cabane où il était retiré, à l’âge respectable de 59 ans. Le seul portrait de lui est un daguerréotype saisissant, daté de 1847, où son visage apparaît légèrement tourné, les traits tendus, le regard inquiet.