Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal documentaire
25 janvier 2007

Verney

Je ne connaissais jusqu’à présent que de nom cet oratorien portugais, né d’un père français, Luís Antonio Verney. Sa grande œuvre fut un vaste programme de réforme des études au Portugal, publié anonymement en 1746 sous le titre de Verdadeiro método de estudar. La richesse et la précision de ses idées sur la meilleure manière d’enseigner les différentes disciplines permet de mesurer la profonde connaissance qu’il en avait lui-même, et notamment des langues classiques (latin, grec et hébreu) et modernes (français et italien). Il publia ensuite quelques manuels de latin et de philosophie, et enfin, sous pseudonyme, en 1762, un résumé bilingue, en latin et en français, de sa méthode pédagogique. La partie française de ce dernier ouvrage (Essai sur les moyens de rétablir les sciences & les lettres en Portugal), compte à elle seule plus de 150 pages que, l’occasion se présentant, j’ai passé récemment une soirée à feuilleter. J’étais impressionné tant par la science de l’auteur que par sa belle maîtrise du français, et amusé de temps en temps par la méchanceté piquante de ses jugements. Ainsi, sur l’orateur jésuite António Vieira, unanimement considéré (par moi-même compris) comme un des plus grands prosateurs de langue portugaise : «Je ne prétends … donner atteinte en rien à la piété de Vieira, ni à l’estime qu’on doit avoir pour sa personne ; mais pour ce qui est de l’éloquence, il n’en a pas la moindre idée ; et ses œuvres n’offrent qu’un amas du mauvais goût et des puérilités pitoyables du dernier siècle. On cherche l’orateur… [Verney raille ensuite le penchant de Vieira à la prophétie discutable] … Il avance encore quelques autres rêveries semblables que, pour son honneur, il faut supposer lui être échappées par distraction, et auxquelles il n’y a que des ignorants et des gens peu versés dans ces matières qui aient pu applaudir. Vieira connaissait mieux la politique, comme il l’a fait voir dans ses lettres, qui sont imprimées, et dont quelques-unes sont bien écrites…»

Publicité
Publicité
Commentaires
Journal documentaire
Publicité
Journal documentaire
Archives
Publicité