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Journal documentaire
8 octobre 2005

Je referme avec regret le volume de Michel Ciry

Je referme avec regret le volume de Michel Ciry dont je viens de terminer la lecture (Les réalités impalpables, Journal, 1956-1959). J'évoquerai ici quelques points seulement de ceux qui ont retenu mon attention.
On peut découvrir là une petite passerelle supplémentaire entre la destinée de Ciry et celle de d'Arribehaude, dans le rôle d'aînés tutélaires qu'ont joué pour l'un et l'autre le couple de Denise et Roland Tual. Mais Ciry aborde une question épineuse. Il a prêté à Denise, maintenant veuve, une forte somme d'argent, qu'elle ne songe pas à lui rendre et dont elle ne lui parle plus, alors qu'elle semble mener grand train. L'aboutissement de cette histoire doit figurer dans un volume ultérieur, que j'aurai peut-être l'occasion de lire.
Il y a, rarement mais il y a quelques remarques désobligeantes, que l'opinion publique aujourd'hui ne tolérerait plus, sur la «race» des juifs ou encore sur les «huguenots croassants». Personnellement cela ne suffit pas à m'empêcher de continuer à lire avec plaisir et intérêt cette oeuvre monumentale et passionnante. Mais j'imagine qu'ajoutés aux goûts et aux convictions sévères de l'auteur, ces accès de misanthropie ne sont probablement pas pour rien dans le parfait silence qui entoure son oeuvre.
Je suis frappé de trouver, déjà en mars 1957, cette belle déclaration d'inquiétude quant à la démographie: «Retour par une campagne que ronge le cancer du béton. Partisans de la politique du nombre, les pernicieux irresponsables qui tiennent les rênes du pouvoir favorisent la pustuleuse érection de ces indénombrables clapiers où, les murs à peine secs, on s'empresse d'engendrer les futures victimes d'un monde en détresse, comme si la planète ne grouillait pas déjà suffisamment de malheureux.»
Je ne suis pas sûr que nous pensions exactement à la même chose, mais la remarque sur Montluçon, où l'auteur s'arrête un jour et qu'il tient pour «une des villes de France les plus dénuées d'intérêt», me ramène au souvenir maintenant vague de cette région traversée jadis, et à l'impression lugubre qu'elle m'avait faite.

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