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Journal documentaire
25 juin 2005

"Xénophobie", "homophobie",

"Xénophobie", "homophobie", etc. Je reste perplexe devant ce besoin humaniste de recourir à la notion pathologique de phobie, pour flétrir les imprudents qui se sont rendus coupables de ce qu'il faut bien appeler, si un chat est un chat, des délits d'opinion. A vrai dire la médicalisation de la dissidence n'est pas chose nouvelle, c'est même un procédé vieux comme le monde moderne: les dictatures communistes ont largement exploré les vertus rédemptrices de l'asile psychiatrique, et les publicitaires, eux aussi experts en propagande, n'ont pas hésité à traiter de "publiphobes" ceux qu'agace leur frénésie. Mais il y a peut-être quelque paradoxe, ou quelque faiblesse rhétorique, à désigner comme phobiques, c'est-à-dire à considérer comme des malades, et donc comme irresponsables, ceux que dès lors on ne devrait plus poursuivre mais soigner. Or que de fois les belles âmes, dans les cas de crime ordinaire, se montrent-elles moins soucieuses de dédommager la victime, que d'innocenter l'agresseur en établissant qu'il est psychopathe. Telle est la vision humaniste du monde, pour qui la maladie tantôt dédouane, et tantôt accable.

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