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Journal documentaire
2 mai 2005

QUESTIONS A JACQUES D’ARRIBEHAUDE (2 : sur

QUESTIONS A JACQUES D’ARRIBEHAUDE (2 : sur Semelles de vent).
- (…) La grande vadrouille a paru en 1956, et Semelles de vent, en 58. En réalité, Semelles de vent est antérieur (écrit dans un sana suisse en 46-47), mais Laudenbach a voulu un deuxième ouvrage avant de se décider. Vous trouverez tous les détails dans Cher Picaro. Sachez seulement que ma Grande vadrouille n'a rien à voir avec le film éponyme, le producteur Dorfman ayant acheté mon titre une misère plusieurs années après la sortie du livre. Découragé par La Table Ronde, je n'ai rien publié pendant vingt ans et Albin Michel ne m'a publié que parce que j'avais alors une apparence de responsabilité à la télévision. N'ayant pu rendre les services escomptés (adaptations d'infilmables ouvrages du directeur littéraire en particulier), rien n'a été fait pour soutenir mon livre Adieu Néri, seul prix Cazes dont Pivot n'ait soufflé mot.
- Au sujet de Semelles de vent : mis à part que le personnage principal, dont vous parlez à la troisième personne, est prénommé Laurent, en quoi est-ce un roman, et non le simple mémoire de quelques années de votre vie? Y a-t-il dedans des épisodes inventés? Vous avez réellement rencontré Pío Baroja chez un bouquiniste de Madrid?
- C'est un roman, avec des parties entièrement autobiographiques (la prison, le pétrolier américain), et d'autres inventées (la paysanne compatissante et romanesque qui n'est qu'un rêve, comme ma rencontre avec Pío Baroja, hommage secrètement admiratif à l'auteur de La lucha por la vida. Inventée aussi l'affaire du jeune Serbe de Zara, que j'aurais bien voulu embarquer clandestinement à bord, et que l'étroite surveillance du port rendit malheureusement impossible. De même, mon amie Bayonnaise d'adolescence n'avait rien à voir avec la Lolita que j'évoque, et c'est à Oran et non à Marseille que j'ai débarqué à la fin de la guerre, pour être rapatrié sanitaire à Bayonne). [On apprend aussi p 520 & 543 d’Un Français libre que l’auteur n’était pas seul, au moment de son arrestation par la police espagnole].
- Pourquoi avoir choisi ce prénom de Laurent?
- Rien dont je me souvienne sur ce prénom. Il me semblait sans doute moins banal que d'autres, sans prétention cependant.
- Quelles années de votre vie sont représentées là, 1943-1945 ou à peu près?
- Cela va de février 43 à mai 45.
- Le livre est dédié à quatre inconnus, dont vous indiquez ultérieurement (dans Un Français libre, p 246) que c'étaient vos compagnons dans un sanatorium de Suisse après la Guerre. Mais qu'est ou qui est Quisisana?
- Il s'agit de mes meilleurs camarades au sana des Diablerets d'abord, puis de Leysin, en Suisse, où nous étions pris en charge par le Fonds Européen de Secours aux Étudiants. Le plus brillant était Néri Mazzotti, avec lequel j'ai correspondu, et dont les lettres et la fin sont évoquées dans Adieu Néri. J'ai correspondu aussi avec Herbert Hirsch, Autrichien mobilisé dans la Wehrmacht et qui a survécu sans une égratignure à tous les combats, du front de l'Est jusqu'au Caucase et retour. Quisisana est tout simplement la contraction de l'Italien "Ici l'on soigne". C'était un sana d'étudiants parmi beaucoup d'autres.

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Commentaires
L
"Inattendus", bien sûr...
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P
C'est moi, qui vous remercie
Répondre
L
Merci de ces entretiens pour le moins innatendus !
Répondre
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