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Journal documentaire
18 avril 2020

confinement, flicage, haiku

Unknown

C'est un problème de luxe, me dira-t-on, mais il me fait vraiment râler, tant qu'à être isolé dans ma campagne, de ne pouvoir aller à ma guise dans les bois, où je me trouve bien et où j'ai beaucoup à faire. Je ne suis même pas sûr d'avoir le droit de m'y rendre. La forêt n'est ni un cabinet médical, ni un magasin d'alimentation, et je n'y vais pas pour courir. En outre trois de mes quatre parcelles sont situées à plus du kilomètre réglementaire depuis ma maison. Je comprends bien que la loi ne peut s'amuser à faire du cas par cas, mais il parait évident que je ne mets en danger ni ma propre santé ni celle des autres en prenant ma voiture pour aller dans ces lieux déserts, où je suis à des hectomètres de mon prochain, et où je ne fais de mal à personne en taillant les buissons et en élaguant les arbres. Il y a peu de risques que la police m'y inquiète, mais il n'est pas non plus impossible qu'elle parcoure les chemins de campagne, qui sont ouverts à tous. Elle peut aller partout. On m'a parlé de rondes effectuées dans les plus reculés bleds, y compris aux heures tardives. Moi-même l'autre jour j'ai failli tomber nez à nez sur une patrouille de trois gendarmes, en m'aventurant sans permis au village voisin pour y poster une lettre. Ils attendaient à l'autre bout de la place déserte, au soleil en plein après-midi. J'ai manoeuvré, posté ma lettre, et fait demi-tour sans demander mon reste. Pour aller dans les bois je me fais un laissez-passer d'une heure, genre 17-18 heures, sous prétexte d'exercice, et j'y vais en avance et reviens en retard. Comme je n'ai pas d'appareil, j'écris le mot à la main, dans une version abrégée qui n'est peut-être pas légale. Je garde les papiers quelques jours, au cas où je peux les remployer discrètement, pour m'épargner de la peine. Un simple trait de plume suffit à changer la date du 4 en 14, le 10 en 16 ou en 18, etc. Mais il n'est pas glorieux d'en être à exploiter ces ruses minables. Encore cela n'est rien, à côté des cas de verbalisation sadique rapportés par les réseaux. Cette situation absurde me fait penser au bon mot du capucin Yves d'Evreux, selon qui «un malheur en traîne un autre, et le premier est l'ambassadeur du second». Ainsi la pandémie ne suffisait pas, il faut encore se taper le flicage.

A propos de flicage, je m'amuse des difficultés de Big Brother. J'avais déjà remarqué le 14 octobre que Google croyait me localiser en Corrèze, à Lamazière-Basse. Ces jours-ci me voilà de nouveau corrézien, mais on me situe maintenant à Naves, au nord de Tulle. Pourquoi pas.

HAIKU MEDICAL
Coronavirus
L'ennemi est invisible
Prenez soin de vous.

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