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Journal documentaire
12 octobre 2008

La confrérie de Jésus

ihsJ'ai eu le temps de relire plus attentivement des chapitres remarqués et parcourus l'an dernier,ceux que Salvador de Madariaga a consacrés, dans son savant ouvrage sur Le déclin de l'empire espagnol d'Amérique (1955, version française 1958), à ce qu'il a appelé "Les trois confréries", à savoir les Juifs, les francs-maçons et les Jésuites, forces pour diverses raisons hostiles à la couronne d'Espagne, et favorables au courant séparatiste qui devait aboutir à l'indépendance de la plupart des pays latino-américains au XIXe siècle. J'étais intéressé en particulier par ce que j'apprenais sur les persécutions dont la Compagnie a fait l'objet vers le milieu du XVIIIe siècle, et dont j'étais largement ignorant, bien que j'aie souvent fréquenté les écrits jésuitiques portugais et brésiliens des XVIe et XVIIe siècles, aussi bien pour l'art du sermon (Vieira, Bernardes) que pour le contenu documentaire des lettres et rapports (Nobrega, Anchieta, Cardim, Betendorf). Je ne sais que penser de Madariaga, qui semble honnête, exposant impartialement les reproches qui pouvaient être adressés aux Jésuites, concernant la fraude fiscale ou certains aspects dictatoriaux de leurs colonies indigènes, mais rappelant aussi leur oeuvre civilisatrice considérable. Dans le récit on est frappé par la fourberie des intrigues ourdies contre les Jèses, et la rudesse des coups qui leur furent portés, non seulement au Portugal et en Espagne, mais également en France. Du coup, je repense au pauvre Nentuig, missionnaire au Mexique, dont j'ai traduit dernièrement quelques pages touchant les Indiens du Sonora, et qui mourut de faim et d'épuisement lors de la déportation de 1767.

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