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Journal documentaire
17 septembre 2008

Laideurs de Belleville

9782020591911J’ai lu dans une réédition en poche (Points) assortie d’une postface de 2003, un recueil de chroniques d’abord paru en 1999, Jours tranquilles à Belleville, de Thierry Jonquet. Celui-ci y présente différents aspects de la vie publique dans ce quartier de Paris où il réside, principalement la vie des rues, marquée par une présence étrangère massive et croissante. Dans le climat idéologique actuel, faisant qu’il est pratiquement interdit, et en tout cas extrêmement périlleux, de trouver dans l’immigration autre chose que des sujets d’extase, les reportages de Jonquet détonnent par la relative hardiesse de l’auteur, qui a simplement l’honnêteté de décrire les désastres dont il est témoin. Tout n’est d’ailleurs pas déplorable à ses yeux, et sous bien des aspects le spectacle de cette population cosmopolite et pittoresque éveille sa sympathie. Le bât blesse naturellement, pour les bien-pensants, dès qu’il s’agit de relater aussi les aspects fâcheux, comme la saleté et l’insécurité que font régner diverses catégories de trafiquants et de bons à rien. Jonquet a beau brandir plusieurs certificats d’humanisme, comme ses attaches gauchistes, son mariage avec une dame juive, et sa terreur du péril fasciste, cela n’a pas suffi à empêcher quelques chiens de garde humanistes de lui aboyer après, comme il le déplore dans sa préface, et l’on trouve encore sur le net, sans chercher beaucoup, des attaques d’une grande bassesse contre lui. Pensez donc : il raconte ingénument comment il a dénoncé à la police un cinglé qui balançait des seringues vérolées dans le jardin d’enfants, il confie les bouffées de haine que lui inspirent les crétins qui s’amusent à terroriser les passants avec leurs chiens dangereux, il analyse le ressentiment des jeunes Africains vis-à-vis des Asiatiques plus habiles qu’eux à s’intégrer, etc. Simples propos de bon sens, mais que d'aucuns ne peuvent lire sans s’étrangler. Moi-même, j’y arrive, mais j'ai l'esprit si mal tourné.

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Commentaires
S
Résidant dans l'œil du cyclone, je te fais une visité guidée quand tu veux (à hauteur d'homme ou en 4x4 comme dans un safari, au choix).
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