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Journal documentaire
20 mars 2008

No future

Des livres d’à peu près toutes les dates, et principalement du XXe siècle, me passent entre les mains à raison d’environ trois dizaines par journée moyenne de boulot. Je me dois de toujours vérifier leur date, autant qu’il est possible, c’est évidemment un des principaux éléments d’identification. La date de l’impression prime sur toute autre, quand plusieurs apparaissent, elle est censée attester de la parution réelle. Il arrive que la date d’impression, souvent mentionnée en fin de volume, ne soit pas la même que celle qui figure en page de titre. Dans ce cas l’écart est en général d’un an, soit que le livre ait été préparé en fin d’année, et n’ait été finalement imprimé qu’au début de l’année suivante, soit au contraire qu’il ait été imprimé en fin d’année, et qu’on le date de la suivante en trichant un peu, pour lui donner plus longtemps un air neuf. Il y a aussi le problème des rééditions, des simples réimpressions, des réimpressions abusivement indiquées comme rééditions. Parfois la date est cachée, elle se dissimule en toutes lettres au milieu d’un pavé d’explications, ou n’apparaît qu’en un point inattendu, comme sur la couverture. Et parfois il n’y a pas de date du tout. Dans certains cas des indices permettent de la restituer plus ou moins précisément, si le texte ou la préface sont datés, on peut aussi regarder la date des éléments les plus récents de la bibliographie, quand il y a une bibliographie. Et quand il n’y a rien de rien, il n’y a rien de rien. Cette confrontation permanente avec les questions de datation interfère naturellement avec ma propre mémoire. Je pense immanquablement à mes parents quand je tombe sur des livres de 1922 ou 1933, leurs dates de naissance, à mon père en particulier avec les livres de 1981, année de sa disparition. Ceux qui sont millésimés 1956, je ne peux m’empêcher d’examiner quelque peu anxieusement leur aspect, de regarder dans quel état ils sont parvenus jusqu’aujourd’hui. Les livres comme les hommes vieillissent plus ou moins vite, plus ou moins bien.

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Commentaires
S
Oui, ces histoires de dates me tracasse souvent aussi, même si j'ai la chance (?) de ne pas remonter à 1956 (c'est un peu comme l'état civil en Afrique subsaharienne).
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