black friday

Eldoradour.
Ce néo-toponyme m'est venu à l'esprit en relisant la probablement juste remarque de Scutenaire, qu' «Il y a des Oradour partout où les hommes ont passé».

Il existe un courant de l'opinion selon lequel si l'épidémie de covid nous inquiète, c'est parce que nous sommes devenus des modernes douillets et craintifs devant la mort. J'ai même vu sur une télé un médecin expliquer doctement : «On ne veut plus mourir et c'est dommage.» En effet, pourquoi se tracasser? Ce degré de stupidité me parait tout aussi redoutable que le virus.

Je suis étonné du deuil quasi universel qui frappe mes contemporains à la mort du footballeur Diego Maradona. Je ne comprends pas bien cela. Pour moi, l'habileté d'un homme à jouer au ballon ne présente pas grand intérêt. Le profil vulgaire du personnage, style maquereau à bagouzes guévariste, ne fait rien pour relever sa cote à mes yeux.

Souvent j'oublie l'anniversaire de mon défunt père mais cette année j'y pense, depuis deux trois jours déjà. Il était du 28 novembre, ce sera demain. Ma mère aussi était née en automne, un 2 octobre. Je me demande s'ils avaient remarqué cette espèce de symétrie entre leurs deux dates de naissance, l'une au début d'un mois et l'autre à la fin du suivant.

Il y avait une éternité que je n'avais lu Michel Tournier, je viens de lire deux nouvelles de lui, L'aire du Muguet, précédée de La jeune fille et la mort, réunies dans un petit Folio trouvé. Ces histoires macabres sont très bien écrites, mais presque trop. Il y a en elles quelque chose de démonstratif, qui me gêne. Mais je suis bien difficile. C'est l'humeur du jour, on a les black fridays qu'on peut.