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Journal documentaire
2 mars 2020

cardenal

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J'apprends la mort du prêtre rouge vif et poète nicaraguayen Ernesto Cardenal, à l'âge vénérable de 95 ans, hier le premier mars.
Je l'avais évoqué dans une note de mon journal, en mars 2004 :

... A trente ans passés, Cardenal voulut se faire moine et se rendit au monastère trappiste de Gethsemani, dans le Kentucky, où il resta deux ans sous la direction de Thomas Merton. Il fut toujours gauchiste et un temps ministre de la culture du gouvernement sandiniste. En feuilletant sur écran ses poèmes, je suis tombé sur sa belle Oración por Marilyn Monroe. Je ne sais si cette Prière a paru en français, j'en traduis ici les premières lignes:

      "Seigneur,
reçois cette jeune femme connue dans le monde entier sous le nom de Marilyn Monroe,
bien que ce ne fût pas son vrai nom
(mais Tu connais son vrai nom, celui de l'orpheline violée à 9 ans
celui de la petite vendeuse qui avait voulu se tuer à 16 ans)
et qui maintenant se présente devant Toi sans maquillage
sans son attaché de presse
sans photographes et sans signer d'autographes
seule comme un astronaute devant la nuit spatiale (...)".

Et les dernières:

"On l'a trouvée morte dans son lit la main sur le téléphone.
Les enquêteurs n'ont pas su qui elle allait appeler.
Ce fut
comme quelqu'un qui a fait le numéro de la seule voix amie
et n'entend que la voix enregistrée disant 
wrong number
ou comme quelqu'un de blessé par les gangsters
qui tend la main vers un téléphone débranché.
Seigneur:
qui que ce fût qu'elle allait appeler
et qu'elle n'a pas appelé (et peut-être n'était-ce personne
ou était-ce quelqu'un dont le numéro n'est pas dans l'annuaire de Los Angeles)
réponds Toi-même au téléphone!"


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Commentaires
P
Merci, Lucien. Je le lirai à l'occasion. Il a l'air empruntable par le prêt entre biblis.
Répondre
L
Ce poème figure dans "Anthologie poétique" Ernesto Cardenal, publié aux éditions du Cerf en 1974 dans la collection Terres de feu, traduit de l'espagnol par A.M. Métailié et Gérard Bessière. On y trouve aussi 7 poèmes de 1960 réunis sous le titre "Gethsemany (Kentucky)" et en fin de volume "Stances à la mort de Merton" (1970). Un très beau livre. Je te le prêterai volontiers.
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