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Journal documentaire
21 juillet 2010

Nuit romane

800px_EGLISE_1900Jacques est passé hier soir vers complies prendre des nouvelles du jardin, et me demander ce que j'avais pensé de la soirée de la veille. L'église du village avait eu l'avantage d'accueillir une des 70 "nuits romanes" organisées dans la région. D'ordinaire je ne me rends pas aux démonstrations publiques mais par exception j'avais décidé d'assister à cet événement "culturel". Il se déroulait en quatre parties : exposé, concert, dégustation, spectacle. J'ai avoué à Jacques mes sentiments mélangés. L'exposé de Jacqueline Fortin sur l'histoire et l'esthétique de notre vieille église Saint-Révérend, bâtie au XIIème siècle, m'a bien plu. Le concert m'a déçu. J'ignorais le programme, mais s'agissant d'un concert donné dans une vieille église, par une formation au nom latin, à l'occasion d'une "nuit romane", et précédé d'un blabla politico sur la mise en valeur de notre patrimoine, je m'attendais au moins à de la musique européenne ancienne, sinon religieuse. C'était sans compter sur le génie si particulier des autorités socialistes, qui avaient eu l'idée de célébrer notre vénérable héritage en faisant jouer... du tango argentin! Qui plus est du tango new look, façon culturelle. Dès les premières notes je pris la fuite vers l'extérieur du bâtiment. J'attendis la fin du concert en flânant sur la place, en bavardant avec quelques autres rebelles, et en consultant longuement un dossier documentaire, disposé sur une table. J'y ai appris deux informations importantes à mes yeux. D'une part, que le fossé qui traverse les champs, en contrebas du bourg, est en fait un ruisseau, nommé s'il vous plaît le Ritz, qui ne coule qu'en hiver, et porte ses eaux jusqu'à la Boutonne, derrière Coivert. D'autre part j'ai relu le texte d'une homélie prononcée par le curé du coin devers 1710, après qu'un hiver particulièrement glacial et un été particulièrement brûlant eurent meurtri les environs. En lisant une première fois ce document dans l'almanach de la commune il y a quelques années, j'avais été frappé que le prêtre évoque, parmi les arbres ravagés, les oliviers, signe que c'était alors une culture commune, maintenant abandonnée. Mais en relisant le texte l'autre soir, j'ai remarqué que l'on y citait aussi les châtaigniers, ce qui m'a également surpris. Car il se trouve que j'ai déjà envisagé de planter un arbre de cette espèce, et que j'y ai renoncé après qu'un horticulteur m'eut déclaré qu'il ne s'en vendait guère car cela ne poussait pas par ici, ce qui semble être à revoir. La dégustation était elle aussi une petite chose, par force : un dé à coudre de vin pétillant, accompagnant une soucoupe d'échantillons gastronomiques, assez menue pour tenir aisément dans la main. Et comme je n'attendais rien de bon des intermittents bizarrement vêtus et de leur spectacle pyrotechnique, je regagnai ma tanière sans attendre plus.

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Commentaires
P
J'ai dîné, oui, mais chez moi.
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M
Croyez en mon expérience : le pétillant est un tabou quasi total dans les manifestations villageoises. Avez-vous pu dîner ensuite ?
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