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Journal documentaire
19 juin 2008

Roger d'Alger

L’occasion se présentant, j’ai feuilleté l’autre soir l’autobiographie de Roger Hanin, L’ours en lambeaux (1983, Livre de Poche 1992), à la recherche improbable d’une page qui m’accroche, et finalement j’ai lu avec grand intérêt toute la première moitié du chapitre «Le sel de la terre», où l'acteur évoque la complication nationale de l’Algérie de sa jeunesse et les rapports plus ou moins faciles entre communautés (Arabes, Juifs, Français d’Algérie, Français de France, Italiens, Espagnols, Maltais). Il essaie aussi d’expliquer ses propres sentiments dans ce contexte. Jeune homme, il avait plutôt honte de sa judaïté. De son vrai nom Roger Lévy, il admirait le Français de souche, qu’il tenait pour une «race supérieure», et n’avait de plus vif désir que de s’assimiler complètement à la France française, pour laquelle il éprouvait un «amour fou». Avec l’âge, et peut-être avec le changement d’air du temps, cette passion s’est tempérée, il considère au contraire qu’être juif lui «confère une richesse plus grande», sans préciser. Il reste résolument patriote mais avoue ne pouvoir se sentir vraiment chez lui en France. «C’est vrai que nous Juifs, nous ne sommes réellement nulle part chez nous.» Le personnage n’est pas connu pour avoir toujours fait preuve de subtilité mais ces quelques pages en sont pleines, et sa sincérité est appréciable.

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Commentaires
P
Ah bon?
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E
Rien ne sert d'être Juif pour penser : "nous [xxxx], nous ne sommes réellement nulle part chez nous." Et c'est peut-être aussi la vieillesse qui est une "richesse plus grande". Finalement, avec l'âge, tout le monde devient un peu Juif...
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