Pour Robert Redeker
Voilà presque un mois paraissait dans Le Figaro un article d'un certain Robert Redeker, intitulé "Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre?" Cet article m'aurait intéressé tout de suite, si je lisais ce journal. Comme ce n'est pas le cas, il ne m'a intéressé que deux jours plus tard, lorsque j'en ai eu connaissance dans les Terrains vagues, où il était mis en ligne. Il m'a paru notable par sa hardiesse et par sa justesse.
Sa justesse tient à l'honnête précision des éléments avancés par l'auteur pour justifier son inquiétude face à l'influence croissante exercée par l'islam en Occident. Il établit un parallèle limité mais éloquent avec ce que fut naguère la pression idéologique du communisme. Il observe l'adaptation complaisante des législations et des règlements européens aux exigences des moeurs musulmanes. Il déplore qu'il soit devenu impossible de formuler quelque critique que ce soit vis-à-vis de l'islam sans provoquer des explosions de violence, ou à tout le moins se faire taxer d' "islamophobie". Il remarque qu'à l'inverse des religions bibliques et notamment du christianisme, l'islam inscrit la violence dans son dogme et dans certains de ses rites. Il pose en somme la question qu'en son temps posait déjà Albert Caraco : que serait une Imitation de Mahomet?, c'est-à-dire d'un prophète qui assurait sa subsistance par la razzia. Il devrait être possible et banal de débattre simplement de ces questions philosophiques, ça ne l'est pas.
La hardiesse de Redeker s'est bientôt avérée être une redoutable témérité, puisque des menaces de mort lui ont été adressées, le contraignant à vivre dans la clandestinité sous protection policière. Le seul point amusant de l'affaire est que ceux qui s'en prennent ainsi à lui ne font paradoxalement que confirmer ses analyses pessimistes.
Une visite au site de l'auteur permet de s'informer de son abondante bibliographie. La thématique gaucho-humaniste de nombre de ses articles, dont je ne connais cependant que le titre, ne m'attire pas des masses. Et je ne peux m'empêcher de me demander, en voyant qu'il a pourfendu les historiens révisionnistes, s'il s'est autant soucié de leur liberté d'expression qu'il se préoccupe maintenant de la sienne. Il n'importe. Les menaces qui pèsent sur Robert Redeker, pour avoir exprimé des opinions sensées, ou simplement des opinions, sont inadmissibles.