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Journal documentaire
12 octobre 2006

Les petits plaisirs du métier

Avant-hier, par exemple, cette épiphanie germanique me tombe sous les yeux: un recueil de poésies portugaises d'un certain Pires Cabral, publiées en 1983 avec la traduction allemande en regard, par un éditeur de Brême qui ne devait pas soupçonner la drôle d'impression que le nom de sa maison peut produire chez l'éventuel lecteur francophone : Edition CON. C'est écrit bien en gros sur la couverture, puis sur la page de garde, et répété à l'envi sur les pages publicitaires en fin de volume. Eh oui, les éditions CON. Je n'ai pas idée de ce que ça peut vouloir dire en allemand. Si ça se trouve, c'est le nom de famille du directeur. Encore heureux qu'il ne s'est pas associé avec monsieur Communbalai.
Et hier, je m'occupais entre autres d'un recueil d'extraits de Gomes de Zurara, un chroniqueur portugais du XVe siècle. Ce recueil a paru à Lisbonne, dans une collection pour étudiants, en 1961. Or une coquille manifeste, sur la page de garde, a transformé la date de 1961 en 1691. Je vérifie dans le catalogue collectif des biblis universitaires comment est décrit cet ouvrage. Je constate d'abord que des fonctionnaires zélés l'ont catalogué quatre fois, c'est-à-dire trois de trop. Jusqu'ici, rien que de très commun. Là où je tousse un peu, c'est quand je vois que dans les trois notices inutiles, les bibliographes de choc ont reporté sans broncher la fausse date. Heureusement pour mes nerfs, mon métier consiste précisément à pouvoir remettre de l'ordre dans ce foutoir. Ca me fait un bien fou, c'est psychothérapique, je pourrais aussi bien être payé par la sécu.

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Commentaires
U
Un certain Conrad Schnitzler, qui a croisé une grande partie de la musique électronique allemande des années 70 (Tangerine Dream, Moebius et Roedelius, etc.), a sorti un album qui s'appelait Con. Il fut suivi de Con 2+, Con 3 et, plus tard, d'un disque d'inédits intitulé Electrocon. Pas mal, non ?
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L
Je me demande d'où vient cette réputation des balais ?
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