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Journal documentaire
8 août 2020

Lettre documentaire 512

LA POIGNÉE DE MAIN, par Charles Krafft

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De jeunes artistes, couverts de tatouages et arborant des coupes de cheveux ni faites ni à faire, m'abordent tout le temps quand je sors et me disent : «Charlie, t'es vraiment un vieux con désagréable, gros et chauve, mais t'as tellement de succès. Merde, comment tu fais!?» Et je leur dis toujours : «Tout est dans la poignée de main, morveux.» Laissez-moi partager mon secret avec VOUS…

 LA POIGNEE DE MAIN.

      Les hommes comme les femmes devraient avoir une bonne poignée de main bien ferme. Commencez et finissez toujours un rendez-vous avec un nouveau client (et tous les rendez-vous suivants) par une poignée de main ferme et amicale. C'est habituellement le premier geste entre deux personnes, et si ça ne commence pas fort, votre entrevue sera fichue dès le départ. Quand vous rencontrez des représentants de galeries d'art, là aussi commencez et finissez votre entrevue par une poignée de main. Vous pouvez souvent évaluer le degré d'enthousiasme des gens selon la façon dont ils communiquent avec vous à travers la poignée de main.
     Une poignée de main doit être ferme, mais pas dure.
      Il faut la donner avec un sourire chaleureux.
      Elle ne doit pas être un écrasement désagréable.
      Elle doit être brève et aller à l'essentiel. Ne vous agrippez pas. Les gens qui s'agrippent à la main des autres peuvent les mettre mal à l'aise. Parfois les gens le font de façon à retenir votre attention. Si un client vous fait ça, le mieux est de sourire et de supporter. Mais ne le faites pas vous-même à un client ou au représentant d'une galerie.
      Une poignée de main ne devrait en aucune façon donner l'impression que l'une des personnes est supérieure à l'autre.
      N'écrasez pas les doigts de l'autre.
      Assurez une bonne prise de toute la main, et si vous n'y arrivez pas, recommencez.

      Le «poisson mouillé». Avant, c'est comme ça qu'on appelait une poignée de main flasque, molle. Quand quelqu'un vous fait ça, vous avez l'impression que ça ne l'intéresse pas vraiment d'avoir une connexion forte, qu'il ne veut pas faire bonne impression ou qu'il est indifférent. Certaines femmes font ça parce qu'elles pensent que c'est plus doux et plus féminin. Ce n'est pas une bonne idée. Le «poisson mouillé» témoigne d'une faiblesse de caractère.

      La surpression. Certains hommes aiment faire la démonstration de leur force physique lorsqu'ils serrent la main d'un autre homme. Cela révèle un sentiment de supériorité et le désir de dominer. Cela ne donne pas une impression de sincérité et de chaleur, mais l'exact opposé. Cela instaure une domination froide, dure. Si vous avez de la poigne, attention à votre manière d'en user.

      Le broiement des doigts. C'est ce qui arrive quand on écrase les doigts de l'autre. Ce n'est pas une poignée de main, c'est un serrement des doigts. La personne qui le reçoit se sent repoussée et un peu flouée. Parfois, ça peut arriver lorsque l'un des deux referme sa main trop tôt. (Assurez-vous que la peau entre le pouce et l'index se touche avant de refermer votre main.) Quand je reçois une de ces poignées de main, je m'empresse de dire «Recommençons». En même temps, je prends doucement le poignet de l'autre personne, je dégage ma main puis la pousse rapidement dans celle de l'autre avant qu'il ou elle comprenne ce qui se passe. Comme ça, nous échangeons une bonne poignée de main et nous commençons notre entrevue sur une note positive.

      La poignée de main dominant/dominé. C'est ce qui arrive quand l'un des deux a sa main par-dessus celle de l'autre. Généralement, il vous tend la main dans un mouvement circulaire partant du haut. Sa main descend sur celle de l'autre. La personne dominante tient sa main au-dessus de celle de la personne dominée. Cela se fait rapidement, et le message non verbal est que la personne qui a sa main au-dessus domine. Si quelqu'un vous fait ça, redressez simplement votre main de sorte que la main dominante se retrouve en position verticale comme la vôtre.

      La poignée de main amicale et chaleureuse. La meilleure poignée de main est la poignée de main amicale et chaleureuse, dans laquelle les deux parties se serrent fermement la main. Les deux mains sont verticales, avec les doigts pointés vers l'autre personne. Les deux prises doivent être également fermes — pas écrasantes, mais fermes. Le mouvement est bref, amical et les deux parties se regardent dans les yeux en disant «Comment allez-vous?» ou «Très heureux de faire votre connaissance». En général, on donne son nom en même temps. C'est ce qui convient aujourd'hui entre deux hommes, deux femmes, ou entre un homme et une femme.

(The handshake, février 2014. Traduction française Romain Delpeuch).

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Commentaires
R
Charles PEGUY<br /> <br /> <br /> <br /> Victor-Marie Comte Hugo<br /> <br /> <br /> <br /> Solvuntur objecta.<br /> <br /> J'ai mis dans mon cahier que l'affaire Dreyfus avait un virus propre, qu'il y avait dans cette affaire, dans le tissu même de cette affaire un certain virus propre. Je viens de l'éprouver beau¬coup plus que je ne m'y attendais. Beaucoup plus aussi et surtout que je ne l'eusse voulu. Je ne voudrais pour¬tant pas que ce virus inquiétât l'amitié que depuis dix et douze ans j'avais liée avec notre collaborateur M. Daniel Halévy. Une amitié peut être orageuse. Elle peut être traversée. Elle peut être malheureuse. Elle peut être douloureuse. Elle peut être combattue. Elle peut être rompue. A la rigueur ; et elle peut même être rompue pour une cause également honorable de part et d'autre, également honorable pour les deux parties. Il ne faut même qu'elle ne soit rompue que pour une cause également honorable pour les deux parties. Elle peut même être comme ajournée, prorogée, (quand on touche la quarantaine on y regarde à vingt fois avant de rompre), suspendue comme pour un temps et par exemple sous condition. Pourvu naturellement que ce soit sous condition honorable et loyale. Elle peut entrer comme en sommeil. Elle ne peut être ni inquiétée, ni troublée, ni suspecte, ni malade en dedans.<br /> <br /> Ni inquiète, ni trouble.<br /> <br /> <br /> <br /> Et il ne faut pas qu'on y regarde à deux fois, il ne faut pas qu'on réfléchisse, même en dedans, avant de tendre et de serrer une main.<br /> <br /> <br /> <br /> Il faut que de tendre et de serrer une main, de serrer une main tendue, soit aussi prompt, aussi prêt, aussi invincible, aussi irrécusable, irréfrénable, que soi-même on ne puisse pas s'en défendre, qu'on n'y pense pas, aussi immédiat, aussi neuf, même intérieurement, aussi jailli, soit, fasse un geste aussi instantané, et non pas seulement aussi spontané, un geste aussi neuf, aussi joyeux, la joie d'une retrouvaille, aussi sans (aucune) arrière-pensée, et sensiblement aussi sacré que l'était dans les siècles chrétiens de faire de la même main droite le signe de la croix.<br /> <br /> <br /> <br /> Aussi pas fait exprès. Nullement mis en délibération.<br /> <br /> <br /> <br /> Une amitié peut être sacrifiée. Elle peut être perdue, elle ne peut pas être exposée.
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