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Journal documentaire
4 avril 2020

drôle de guerre

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Chaque matin en découvrant les nouvelles je repense aux mots d'Higelin, «Lis ton journal, crise mondiale...» On y est tout à fait : une vérole mondiale, invisible et mortelle. Tout pour plaire. Les Etats-Unis à leur tour sont touchés de plein fouet. En France on en est maintenant à plus de cinq cents morts par jour, rien que dans les hôpitaux. Les autorités, après avoir claironné que la pénurie de masques n'était pas très grave, car ils ne servaient à rien, admettent maintenant que même les masques improvisés sont utiles. Il paraît évident qu'en effet nous devrions tous être masqués et gantés dès que nous sortons. Le bon sens populaire sur ce point ne s'est pas trompé, dans les magasins quasiment tout le monde se protège et protège les autres, ne serait-ce qu'en se remontant le foulard sur le nez. Les gens qui se sont moqués de Roselyne Bachelot pour avoir fait acheter trop de vaccins, lors d'une précédente épidémie, rigolent moins aujourd'hui, moi le premier je dois avouer. On aimerait mieux avoir plus qu'il n'en faut de masques, de gants, et de produit nettoyant, au lieu de subir cette lamentable pénurie. Je possède un petit flacon brésilien de gel antiseptique hydratant que m'avait offert Rosuel à l'époque du H1N1, et dont je ne m'étais jamais servi. Il est passé de date mais j'espère qu'il est toujours efficace.

Joan Baez a fait un geste aimable envers la France en lui dédiant la Chanson pour l'Auvergnat, qu'elle interprète dans sa cuisine en Californie. Elle a choisi la chanson la plus humaniste, peut-être la plus chrétienne, de Brassens. Evidemment, elle allait pas choisir Putain de toi. Je suis frappé de voir comme cette femme reste élégante, charmante même, malgré l'âge. Elle fait plaisir à voir, dans sa cuisine équipée. L'interprétation par contre n'est pas terrible, par moments elle brame sur un ton que Georges n'aurait jamais pris. Mais bon, c'est le geste qui compte.

Malgré tout mon sens de la charité, je dois avouer que je ne peux plus supporter ces traducteurs pour sourds qui font des moulinets à côté des orateurs. Dès que j'en vois un, je zappe.

A ce jour, mon ressenti vis-à-vis de la situation reste la bizarre tension entre bien-être et angoisse. Côté bien-être : vacances inattendues, hormis un peu de télé-travail, beau temps durable, avec cela mon jardin a été tondu mercredi et les huppes sont de retour. Côté angoisse : le mal invisible dont on sait qu'il rôde, qu'il est peut-être déjà là. Notre président grandiloquent a comparé la situation à une guerre. Pourquoi pas. Dans ce cas c'est la drôle de guerre, pour les gens comme moi encore épargnés. On reçoit divers échos du front, comme l'autre jour une description de la procédure de mise en respiration artificielle, qui était proprement épouvantable. On profite du calme qui dure encore, mais on attend.

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