Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal documentaire
10 novembre 2019

suel, chien, toise

image

Aujourd'hui temps toujours frais mais assez beau, un soleil pâle, presque pas de pluie. J'ai commencé la journée en lisant lentement et en entier un nouveau livre de poèmes de Lucien Suel, qui m'était arrivé hier par la poste, Ourson les neiges d'antan? C'est le recueil de toutes ses collaborations avec le graveur et peintre canadien, gallois d'adoption, William Brown (1953-2008). J'ai beaucoup aimé les poèmes, très inspirés et rigoureux, la plupart en vers justifiés. Je ne connaissais W Brown que de nom. Comme il a beaucoup d'homonymes, il n'est pas facile de se renseigner sur lui, mais j'ai trouvé une paire d'articles et une photo de lui. Je préfère ses bois et ses linos, à ses dessins et peintures. Vers onze heures je suis allé à la Coop de Villeneuve acheter du pain, du vin et des huîtres. Au retour je me suis arrêté travailler une bonne heure à la Rigeasse avant de rentrer à la maison. Tout le coin nord-est est resté une zone broussailleuse impénétrable où je n'ai encore jamais mis les pieds. J'ai déjeuné de mes treize huitres avec une petite boîte de lentilles préparées et une bière, en regardant le discours de ce bon Donald à un meeting des Black Voices for Trump à Atlanta. En début d'après-midi j'ai vu par la fenêtre qu'un chien était entré dans le jardin. C'est un grand Saint-Bernard qui n'a pas l'air tout jeune, et que des gens du village laissent errer depuis quelques mois. Je suis sorti pour le chasser mais il s'est mis à m'aboyer dessus de façon menaçante et c'est moi qui ai battu en retraite. Je suis rentré dans la maison me saisir d'un manche de pioche que je garde toujours à côté de la porte, et je suis ressorti. Le chien n'était plus dans le jardin mais restait dans la rue devant le portail ouvert. Je l'ai menacé à mon tour mais il me tenait tête, reculant à peine et aboyant de plus belle. De mon côté je ne me sentais pas à l'aise avec ce bâton un peu trop gros et lourd. Je suis retourné dans le jardin prendre dans la voiture ma canne noire, avec le pommeau en forme de tête de canard. C'est là une trique idéale, plus légère, mais que j'ai bien en main, et qui m'a permis de mettre la bête en fuite. Ensuite je suis allé passer presque tout l'après-midi dans les bois. En montant la colline en voiture, j'ai levé un héron cendré au bord d'un champ. Il y avait longtemps que je n'en voyais plus ici. Je m'étais fixé deux petites missions, concasser mes coquilles d'huîtres dans l'entrée de mon bois principal, et répandre dans la lisière ouest un stock de graines de rose trémière, récupérées à la fin de l'été. Puis je suis resté à inspecter, à nettoyer et à couper un peu de bois, et je suis descendu faire de même à la Rigeasse, jusqu'à ce que j'entende la cloche du village sonner sept heures. Ce soir j'ai dîné d'un peu de jambon, avec un bol où j'avais mélangé de l'avoine et de la semoule détrempées, une demi-échalotte, quatre petits oignons et des graines de tournesol. J'ai regardé une vidéo récente de Jake et Nicole, les deux tourtereaux écolos qui n'en finissent pas d'aménager leur yourte sur l'île de Vancouver. Je les aime bien. En préparant le dossier pour obtenir une nouvelle carte d'identité, j'étais étonné de voir sur l'ancienne que ma taille serait d'un mètre soixante-quatorze, quand il me semblait savoir que je ne mesurais qu'un mètre soixante-douze ou treize. M'étais-je grandi au bluff, par coquetterie, au moment de faire mon ancienne carte? Si oui, quelle honte. Voulant en avoir le coeur net, je viens de me toiser comme je pouvais, en mettant un livre sur ma tête contre un mur blanc. Surprise : je ne dépasse guère un mètre soixante-dix. Cela veut dire que soit j'ai bluffé jadis, soit je me suis bien tassé, ce qui est aussi possible.

Publicité
Publicité
Commentaires
Journal documentaire
Publicité
Journal documentaire
Archives
Publicité