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Journal documentaire
2 août 2019

crayon

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Depuis des années j'ai pris l'habitude de porter sur moi un petit crayon à papier, un reste de crayon, de quatre ou cinq centimètres de long, que je remplace de temps en temps. Ce n'est pas très utile, car je transporte aussi en permanence un stylo à bille de demi-taille, qui me sert plus souvent. Mais c'est ainsi, j'ai toujours ces deux objets dans mes poches de pantalon. Il y a une ou deux semaines de cela, le crayon a disparu. Je l'ai cherché sans le trouver dans aucun des vêtements que je portais, ni dans ceux que j'avais mis au sale, ni sur mes meubles, ni dans mes draps, ni nulle part. Ce n'était pas bien grave, mais il était perdu. Or lundi, en fin de matinée, je suis monté rendre visite à celui que j'appelle mon Bois en longueur, au lieu-dit le Désert. Pour y accéder je dois traverser à pied un bout de champ d'une vingtaine de mètres, et pour ce faire je me gare toujours au même endroit au bord de la route, devant un trou dans la haie qui permet d'entrer dans le champ. Et en ouvrant ma portière ce jour-là que vois-je par terre sur la route, une petite route en pierres blanches : mon crayon. Il était un peu décoloré, était-ce d'avoir passé quelques jours au soleil et à la pluie, ou parce que des voitures lui avaient roulé dessus, en tout cas il était là. Il avait dû tomber de mon short une autre fois. J'étais bien aise de le retrouver ainsi par miracle. Plutôt que de le remettre aussitôt dans mes poches, qui ne m'avaient pas l'air bien étanches, je l'ai déposé dans le grand sac de supermarché que j'emporte avec moi en ces lieux, pour y mettre les bouts de bois que je récupère. C'était un bon moment car en outre cette parcelle, que j'avais délaissée, regorge de petits troncs d'arbres morts intéressants : chênes, merisiers, érables, cornouillers, charmes. Vers midi, pour faire tomber la poussière d'une bûche que je venais de couper, je l'ai tapée sur mon chevalet. Le bruit sec a fait fuir un chevreuil que je n'avais pas vu, mais qui devait s'être arrêté pour m'observer à distance. Il a détalé en poussant un grand aboiement. J'ai juste eu le temps de voir sa masse brun clair disparaître dans la verdure, mais il a encore aboyé plusieurs fois. Ces cris ressemblent vraiment à ceux des chiens, à part qu'ils sont toujours nettement séparés, jamais en cascade. Je ne sais comment les interpréter : cris de peur, de colère, d'alerte, de défi? Enfin au bout d'une heure ou deux, je suis redescendu chez moi. Et là, une fois les bûches sorties du sac, il m'a fallu constater que le fichu crayon n'y était plus. Je l'avais reperdu. Il doit être quelque part dans le bois, parmi les milliards de feuilles mortes. Il va falloir songer à le remplacer.

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Commentaires
J
c'est un petit crayon de bois à forte personnalité, il trace sa route.<br /> <br /> J'ai personnellement toujours des petits crayons de bois un peu partout, dans les poches, les tiroirs. Ça me vient d'un ami maçon défunt, il les taillait jusqu'au dernier centimètre...un crayon, un canif, un briquet, un petit carnet...et comble du luxe un sac de supermarché (chez Leclercq ils sont très beaux).<br /> <br /> jojo
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