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Journal documentaire
23 juillet 2019

sonneville

G-0540-00

Peu de temps après mon déménagement fin mai à Gradignan, j'ai découvert en me promenant le long de l'Eau Bourde (la rivière locale) l'existence d'un musée, le musée Georges de Sonneville. Il est situé dans un beau vieux bâtiment, dans le parc du prieuré de Cayac. Le musée abrite une collection permanente de peintures de Georges de Sonneville (1889-1978), dont quelques unes, renouvelées chaque mois, sont montrées dans la première salle, tandis que les autres salles accueillent des expositions temporaires d'autres artistes. Lors de mes deux visites, j'ai déjà eu l'occasion de regarder deux assortiments de toiles de Sonneville, principalement des paysages et des scènes de genre, dont j'ai beaucoup aimé la richesse en couleurs, en jeux d'ombre et de lumière, en magie d'ambiance. Elles m'ont laissé une impression beaucoup plus vive que la plupart des reproductions que l'on peut trouver dans Google images. Je regrette de n'avoir pas noté chaque fois les titres de mes favorites. Il n'est pas très facile de se renseigner sur ce peintre, qui n'a pas de notice dans Wikipédia (voilà une lacune que je songe à combler). Il existe cependant un petit site consacré aux «Sonnos», surnom familier de Georges et de sa femme Yvonne Préveraud, elle aussi peintre. Le site présente quelques éléments de biographie et un choix d'oeuvres. Un temps je me suis demandé pourquoi Sonneville, né à Nouméa, mort à Talence, et pas particulièrement lié à Gradignan, avait un musée à lui consacré dans cette ville. C'est semble-t-il du fait qu'y réside ou y résidait au moins une de ses héritières. J'ai emprunté à la fac et emporté en vacances le fort volume des Cahiers noirs, le «Journal d'un peintre» que Sonneville a tenu de 1920 à 1958 (publié en 1994). Ces derniers jours j'ai lu attentivement l'introduction et les documents annexes, dont une chronologie. J'ai parcouru plus superficiellement le corps du livre, composé pour l'essentiel de notes critiques et techniques sur les peintres et la peinture. J'y ai relevé entre autres une belle phrase des années 30 (p 206), pour ma collection de citations sur Bordeaux : «Certains milieux de Bordeaux peuvent tenter un humoriste, le port de Bordeaux doit tenter un peintre.» Et celle-ci des années 50 (p 273), sur la difficulté de peindre les arbres : «Verdures, feuillages. Sans conteste, le plus difficile dans le paysage et généralement le moins réussi, même chez les grands maîtres du paysage. Il y a eu, depuis qu'on peint, de multiples manières de faire les feuilles, le «feuillé» comme on disait autrefois, depuis le feuille à feuille jusqu'aux plus larges coups de brosse. Dans très peu d'oeuvres peut-on reconnaître l'essence des arbres, encore moins retrouver la couleur des feuilles selon les espèces, malgré la conscience de beaucoup d'auteurs.» En effet, quelques arbres peuvent plus ou moins se reconnaître à la silhouette, mais la peinture «générale» ne peut avoir la précision des planches botaniques, et un arbre ne s'identifie que de près, à l'examen des feuilles notamment. Je ne sais s'il existe une peinture botanique, équivalant à la peinture animalière. Si oui, ce doit être assez rare.

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