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Journal documentaire
20 mai 2019

trois jours à Paris

60317707_10219724547046818_6709916162592866304_nDe jeudi après-midi jusqu'à ce dimanche matin, avec mon coach, nous fûmes à Paris, où je n'étais pas allé depuis huit ans, et où nous étions aimablement hébergés par notre amie Flo, non loin du Père-Lachaise. Je n'avais pas de mission particulière, mais je profitai de l'occasion pour rencontrer quelques jeunes hommes de lettres et quelques artistes de mes relations. Le reste du temps, nous flânâmes. J'orientai une part de nos promenades vers des pèlerinages dont le but était juste de voir à quoi ressemblaient certains lieux : les trois adresses parisiennes les plus célèbres de Céline, l'immeuble du 98 rue Lepic, où il écrivit ses grands chefs d'oeuvre des années 30 (mal visible, en partie caché par des échafaudages), celui du 4 rue Girardon, d'où il dut déguerpir à la Libération (et dont je n'imaginais pas comme il est proche du précédent), le passage Choiseul, où l'enfant résida au 64 puis au 67, le 67 semblant faire maintenant partie de locaux du Théâtre des Bouffes Parisiens (dans ce passage pas folichon je me suis amusé du nom du restaurant L'Othentique Vietnam, qui m'a rappelé les «petits impérieux» proposés entre autres sichuaneries au Carnet de bord, rue de Budapest), le 3 rue Thérèse, où mes grands-oncles Pierre et Lili Zahnd possédaient je crois un restaurant (et passaient la moitié froide de l'année, réservant la moitié chaude à leur maison de campagne à Collonges en Côte d'Or), le passage de la Petite Boucherie (cadre miraculeusement retrouvé d'une rencontre Cioran-Nucéra), la bibliothèque Mazarine du quai Conti dont nous ne vîmes que la porte close pour cause de samedi (mais où je fis photographier un buste du cardinal, sur qui je dois publier des notes prochainement), enfin la rue de Tournon, dont Jünger vantait les marchands de livres et d'estampes, mais où je n'ai pas vu grand chose (alors que la voisine rue de Seine était, elle, truffée de galeries). Nous visitâmes deux fois le beau cimetière du Père-Lachaise, dont l'élégance atténue la mélancolie. Nous vîmes quelques tombes de célébrités, dont celle, signalée par Carnif, du journaliste Victor Noir, mort jeune d'un coup de revolver, et dont le gisant en bronze représente le corps tel qu'il était tombé, le chapeau ayant roulé, et le sexe bien moulé sous le vêtement, partie de la sculpture sans cesse astiquée par les fans, de sorte que ne s'y développe aucune oxydation. Il y avait dans le cimetière des pigeons, une paire de corneilles qui peuplaient le  silence de leur criaillerie rauque, et de grandes perruches à collier, qui lançaient elles aussi des cris perçants. A l'extérieur du cimetière, sur le côté ouest, a été installé l'an dernier un impressionnant monument commémoratif, un panneau de 280 mètres de long où sont inscrits les noms des quelque 100 000 Parisiens morts à la Première Guerre mondiale. Dans les interstices du trottoir près de l'entrée de la station Père-Lachaise, j'ai remarqué et beaucoup aimé les incrustations de faïence dues je crois à l'artiste lyonnais Ememem. Nous contemplâmes un moment la cour du Louvre. Je n'ai pas d'avis sur la pyramide, plus exactement sur les trois, il y en a une grande et deux plus petites. Elles ne rendent pas le lieu hideux, mais n'ajoutent certes rien à sa grandeur spectaculaire. Aux Halles nous vîmes la Fontaine des Innocents, assez belle construction de la Renaissance, auprès de quoi celle de Tinguely et Saint-Phalle, située non loin, n'a pas grande allure, à mes yeux. Nous fûmes voir ce que l'on peut voir de Notre-Dame endommagée, entourée d'un important périmètre de sécurité, si bien qu'on ne peut la regarder que depuis la rive gauche. Nous visitâmes seulement trois églises, une par jour, assez brièvement : Saint-Eustache (où nous eûmes le temps avant la fermeture de voir le triptyque de Keith Haring, gravé dans du métal, qui m'a assez plu, alors qu'en général je ne raffole pas des oeuvres de cet artiste), le Sacré-Coeur de Montmartre (beau bâtiment et bien situé, où je me contentai de prendre une note symbolique, la signature de L Gouffault, verrier d'Orléans, dont jusqu'alors je n'avais vu le nom qu'à Saint-Vincent de Tyrosse, dans les Landes), enfin Saint-Louis en l'Ile (où le vitrail axial présente la rareté d'une date antérieure à 1850, 1842). J'en oublie sans doute, mais j'ai composé ce petit haïku du métro :
Havre-Caumartin,
Réaumur-Sébastopol,
Barbès-Rochechouart.

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Commentaires
J
On y était au même temps
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