art préhistorique
J'ai passé un bon moment à feuilleter le volumineux Manual de arte prehistórico, reparu cette année à Barcelone chez Ariel. Je n'ai ni le temps ni besoin de lire ce pavé, qui semble d'ailleurs assez indigeste, mais je voulais examiner sa nombreuse iconographie. Plus de 200 des 550 pages sont illustrées, la plupart d'une bonne dizaine de reproductions au trait, en noir et blanc. Les centaines de gravures, sculptures et peintures ainsi présentées appartiennent aussi bien à l'art dit mobilier, soit les objets et fragments décorés, qu'à l'art pariétal. Les moins attirantes à mes yeux sont les plus élémentaires et abstraites : figures vaguement géométriques, pointillés, hachures, spirales, etc, dont le sens reste mystérieux. Les plus accomplies sont les célèbres peintures d'animaux, la plupart de profil, avec toutes sortes de variantes dans la posture. Ils sont parfois réunis bizarrement et semblent flotter comme dans un ciel à la Chagall, mais au Pléistocène. Il y a entre les deux des figures au tracé simple, presque enfantin, entre autres tous ces petits personnages esquissés en cinq traits, un pour le corps et quatre pour les membres : bonshommes brandissant des bâtons, archers aux jambes écartées, dont on aimerait entendre les histoires de guerre et de chasse.