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Journal documentaire
20 juillet 2018

ma vie palpiteuse, suite

lezard

Depuis mon fauteuil, à l'ombre dans le jardin, où j'étais en train de feuilleter le Dictionnaire amoureux des crimes contre l'humanité, j'ai aperçu que quelque chose bougeait dans l'herbe, au soleil, non loin de là. C'était un lézard, qui hochait la tête. J'ai compris qu'il mastiquait une sorte de brindille raide et noire. Il s'est enfui quand je me suis approché pour voir ce que c'était, en fait un lombric mort et desséché, qui avait l'air coriace. J'ai reposé le casse-croûte sur la pelouse mais le lézard n'est pas revenu, en tout cas pas tout de suite. Dans la journée j'ai passé un bon moment à finir de reporter dans mes fichiers d'ordi (vitraux1, A-K, et vitraux2, L-Z et index)  les données sur les vitraux que j'avais recueillies dans les quelques églises visitées pendant mon voyage aux Pôles. Dans les circonstances difficiles du voyage, je ne m'impose pas de faire des relevés exhaustifs des vitraux que le hasard a placés sur mon chemin. Je me contente de notations plus hâtives, globales, sauf s'il n'y a que deux ou trois oeuvres à examiner. Et je me concentre sur les détails qui m'intéressent le plus, les signatures et les millésimes. En général je reporte mes notes au propre dans mon ordi le jour même ou peu après, tant que je peux bien me souvenir de ce que j'ai écrit, de ce que j'ai vu ou cru voir. Mais il faut encore les compléter. Dans les notices sur chaque église, je dois parfois aller chercher en ligne les renseignements qui me manquent, comme le nom du bâtiment, qui souvent n'est pas marqué dessus, ou le département de la commune. Là je venais de traverser le Pas-de-Calais, la Somme, la Seine-Maritime, le Calvados et la Manche, sans toujours bien savoir si je me trouvais encore ici ou déjà là. Et puis je dois mettre mes index à jour, notamment mon préféré, celui des verriers. La corporation des verriers n'est pas très populaire sur le net, elle connaît encore de vastes zones d'obscurité, et certains artistes restent totalement inconnus, pensez donc, ces dinosaures ne sont pas aussi intéressants que les saltimbanques et les footballeurs. Mais quelques uns bénéficient d'une notice dans Wiki, d'autres sont mentionnés dans un document touristique ou administratif, ici ou là. Cela permet parfois de vérifier par exemple que celui qui signait J A Ponsin est probablement le prénommé Joseph-Alfred, ou que le nom que l'on n'arrivait pas à déchiffrer, Janiaud ou Jantaud, doit être celui d'Emile Janiaud. Il y a le cas épineux des dynasties, car plus d'un peintre verrier a vu son atelier repris par son ou ses fils, de sorte qu'on ne sait pas toujours si tel vitrail signé Champigneulle, sans prénom ni même initiale, doit être attribué à Charles ou à Emmanuel. On a parfois la surprise de voir les oeuvres d'un même verrier installées à des centaines de kilomètres l'une de l'autre, ainsi ce Paul Bony, relevé à Etretat, dont je n'avais jusqu'alors vu la signature qu'à Dolus d'Oléron. On découvre à l'occasion un destin singulier, tel celui d'Emile Hirsch (1832-1904), né juif à Metz, installé ensuite à Paris, qui se convertit d'abord au protestantisme, puis au catholicisme. Un autre de mes index est un calendrier ou je reporte, dans l'ordre des années, les millésimes recueillis, même s'ils ne sont pas accompagnés de signature. L'index des verriers permet de savoir dans quelles églises et donc dans quelles villes retrouver des oeuvres d'un même auteur, le calendrier quant à lui permet de savoir où trouver des vitraux datant de telle ou telle année. Enfin j'ai un index géographique où sont classées par départements et par pays les villes où j'ai examiné des vitraux. Si jamais on se pose la question. J'ai toujours eu comme ça un penchant pour des activités qui ne me rapportent pas grand chose. Celle-ci une satisfaction immatérielle, tout de même. Et cette nuit j'ai encore eu une insomnie. Je m'étais endormi en écoutant des causeries de Matt Walsh, un de mes orateurs conservateurs américains préférés du moment. A vrai dire je ne suis pas souvent d'accord avec lui, il est beaucoup plus réac que moi, avec son côté catho pro-life etc, mais il défend parfois de justes causes, en se filmant dans sa voiture ou dans sa piaule, et puis j'aime bien son style, sa voix nette, son air sérieux, avec sa petite barbe, ses grosses lunettes et surtout son haussement du sourcil gauche, qui fait tout son charme. Enfin pendant que je dormais YouTube a continué à marcher tout seul et quand je me suis réveillé je suis tombé sur la fin d'un entretien entre Gilad Atzmon, juif compréhensif, et le professeur Faurisson. C'était intéressant, ils discutaient de l'opposition entre la Jérusalem de la Loi et l'Athènes de la Lumière et de la Liberté. Cela me rappelait le vaillant Caraco dissertant sur Jérusalem la plébéienne et Athènes l'aristocratique, si je me souviens bien. Enfin j'ai réglé mes problèmes de sommeil avec un demi Stilnox, et non un Zolpidem. Le médecin que j'ai vu avant-hier m'a surpris, quand je l'ai prié de me prescrire le médicament princeps, en me confiant qu'il avait aussi sa préférence, et que du reste le générique est parfois plus cher que l'autre. Comme quoi on en apprend tous les jours. Ou presque.

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