voyage aux pôles, 9

Avant de repartir d'Avranches, nous nous promenâmes une heure dans les rues. Nous grimpâmes au sommet du donjon, d'où l'on voit aussi le mont Saint-Michel. Une bonne surprise fut de découvrir qu'un cirque avait mis ses animaux à paître sur les pelouses de la place Carnot. Il n'en faut pas plus pour m'enchanter. Il y avait là quelques chevaux, un bouc avec une corne cassée, un zébu!, deux lamas et deux dromadaires, liés chacun à une chaîne. Je m'accordai le plaisir enfantin de les contempler, d'en caresser certains, et de leur donner à manger des gourmands que j'arrachais aux arbres hors de leur portée. Une autre surprise fut de constater que cette belle ville n'a pas le goût des vitraux. Il n'y en avait aucun à l'église Notre-Dame des Champs, impeccable édifice néo-gothique mais dont les baies ne sont vitrées que de petits carreaux en losange. Aucun non plus, semble-t-il, à l'église Saint-Saturnin, que je n'ai vue que de l'extérieur. Quant à la basilique Saint-Gervais, elle présentait chichement, dans un bras du transept, un demi(!)-vitrail figurant une Pietà. Nous récupérâmes nos bagages à l'hôtel Patton et reprîmes la route. Nous en avions fini avec le pôle Normandie, nous repartions définitivement vers nos provinces lointaines.