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Journal documentaire
13 décembre 2017

anthropologie brésilienne

J'ai passé un moment à feuilleter les deux premiers des trois volumes de l'Introdução à antropologia brasileira, d'Arthur Ramos (édition posthume, Rio, 1961-1962). Du même auteur, j'avais déjà lu et peu apprécié, il y a quelques années, son essai sur Le métissage au Brésil, oeuvre où l'érudition incontestable cédait le pas à une propagande pro-métis relevant d'un certain racisme «anti-raciste» (les races sont égales, mais les métis valent mieux). Cette Introdução me paraît plus factuelle, pour ce que j'en ai vu. Dans le deuxième volume, traitant des populations d'origine européenne, je lis p 217 une estimation selon laquelle, dans l'entre-deux-guerres, les Juifs auraient constitué le tiers de la population new-yorkaise, proportion que je n'imaginais pas. Dans le premier volume, portant sur les populations non-européennes (indigènes et africaines) j'apprends enfin une information que j'avais longuement et vainement cherchée, l'origine du nom de la famille linguistique Gé ou Jê (comme il y a une famille Tupi, Arawak, Caribe, etc). C'est le naturaliste allemand von Martius (1794-1868) qui aurait adopté ce terme, ayant le sens de «chef» ou «père» dans les langues de cette famille. J'ai lu plus en détail les chapitres sur les Tupis-Guaranis, certes riches d'enseignements, mais je note qu'Arthur réussit l'exploit de leur consacrer plus de cinquante pages sans dire un mot de l'anthropophagie rituelle, qui n'est tout de même pas un trait culturel anodin. C'est encore un cas de cécité humaniste.

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