oisellerie de saison
Un beau jour du début de ce mois, séjournant près du Bassin, chez mon aide de camp, j’ai vu passer dans le ciel un vol d’une dizaine de grands oiseaux, des échassiers dont la silhouette ne m’était pas familière. Le détail surprenant était leur long bec élargi au bout : ce ne pouvaient être que des spatules. Je pensais qu’il ne s’en trouvait qu’à l’extrême Sud et à l’extrême Sud-Est du continent, mais j’ai eu confirmation qu’il en vient en effet par ici maintenant.
Sous un des bûchers, entre le mur de planches et une gerbe de branches qui y était suspendue à un clou, des merles ont trouvé moyen de faire un nid. Quand nous l’avons découvert, il était encore vide. Il y eut bientôt deux oeufs bleus. J’ai lu que les pontes peuvent en compter jusqu’à six, nous avions donc affaire à un ménage modeste. Du coup nous n’osions plus trop passer dans le coin, ou alors sur la pointe des pieds, par peur de déranger. La merlette s’en accommodait, nous regardant sans broncher, elle avait dû comprendre que nous n’étions pas hostiles. Un seul oeuf a éclos, il n’y eut qu’un merleau, grossissant à vue d’oeil. Puis il a quitté le nid. Je l’ai d’abord retrouvé à quelques décimètres de là, planqué parmi les branchettes de fagot. Puis plus rien. Espérons que tout va bien.