Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal documentaire
23 avril 2014

ign

carte_IGNJ'ai remarqué l'annonce d'un retraité, qui collectionne les cartes topographiques de l'IGN à l'échelle de 1/25000. Le projet m'est éminemment sympathique, car j'ai moi-même longtemps voué une sorte de culte à cette belle série de documents. De passage dans ma datcha, j'ai donc consulté mes archives pour voir si je pouvais aider ce gentilhomme. Je ne tiens pas à me séparer des cartes que je possède pour les départements que je fréquente, Gironde, Charente maritime et Dordogne, mais comme ce collectionneur accepte les cartes en mauvais état, je lui offre l'exemplaire fatigué des deux que j'ai en double, celles dont je me suis le plus souvent servi, c'est-à-dire celle de Saint-Jean d'Angély (la 1530 est, pour la Croix-Comtesse) et celle d'Eymet (la 1837 ouest, pour Cunèges). Je lui vends aussi, pour une bouchée de pain, deux cartes dont je n'ai aucun usage, et dont je ne sais plus comment ni pourquoi elles ont bien pu parvenir entre mes mains, s'agissant de lieux où je ne suis jamais allé, soit celle de Dax (la 1443 ouest) et celle du Massif d'Ingrannes, dans la forêt d'Orléans (pas numérotée, mais c'est bel et bien une IGN au 1/25000). Avant de m'en séparer, j'examine cette dernière. Elle comporte en bas à droite un pli consacré à des renseignements sur l'histoire, la biologie et la réglementation de ce massif situé au centre de ladite forêt. La notice est rédigée dans une langue impeccable, qui pouvait encore être celle de la République française en 1976. On y donne des précisions intéressantes, par exemple sur l'existence d'une ancienne voie romaine en dalles calcaires, maintenant enterrée sous une couche de 20 à 70 centimètres d'humus, mais détectable par les botanistes à la végétation typiquement calcicole qui pousse au-dessus (érable champêtre, cornouiller mâle, fusain, troène, les mêmes que sur les terrains pierreux au nord de mon village). Mais il suffit, je laisse désormais un autre que moi rêvasser sur ces données. Une telle transaction, financièrement minuscule, apporte en revanche la satisfaction de donner à quelques objets une meilleure destinée, de mettre en quelque sorte quelque chose à sa place.

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Quelle pêche vous avez, cher D.F. Seriez-vous jeune, par hasard? Pour en revenir au sujet, c'est un loisir déjà relativement populaire chez les Brits, qui appellent ça la "garden archaeology". Ca demande en général plus d'énergie que je ne suis disposé à en mettre, mais il m'arrive de m'y essayer, ponctuellement. J'ai déjà retrouvé sous 7 ou 8 centimètres de terre une allée en blocs de ciment (pas terrible), probablement construite par mon pauvre père dans le début des années 60.
Répondre
D
Mais enfin, c'est fantastique ! Qu'attendez-vous pour racler l'humus ?
Répondre
P
Personnellement, en tant que non-spécialiste, j'ai parfois l'impression que toute pierre posée sur la terre a tendance à s'y enfoncer comme elle le ferait dans l'eau, mais beaucoup plus lentement. Dans le jardin de ma maison, partout où j'ai voulu piquer la terre pour y ficher un pieu, la barre à mine a touché la pierre à une quarantaine de centimètres de profondeur, de sorte que je me demande si ce jardin n'a pas été jadis une cour dallée, dont toutes les dalles sont maintenant englouties.
Répondre
D
Cette histoire de voie romaine dallée et enterrée suscite en effet force rêveries. Je ne connais rien au sujet, mais sait-on si c'est un cas isolé ou, au contraire, déjà connu ailleurs ? Appel solennel aux spécialistes...
Répondre
Journal documentaire
Publicité
Journal documentaire
Archives
Publicité