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Journal documentaire
15 août 2013

journal de non-voyage, 19

bretzelJ'ai passé la matinée à classer des timbres, non que je les collectionne, mais il se trouve que j'en ai aussi à vendre, et il y a d'autre part le copieux stock de timbres en euros utilisables pour le courrier, provenant de chez ma mère, que j'ai ordonnés par valeur faciale pour m'en servir plus commodément. A midi j'ai terminé le melon vert, avec un peu de grillon charentais (une sorte de pâté, à ne pas confondre avec le «gros grillon» de naguère, charentais lui aussi), du saucisson à l'ail, et une poire. Et l'après-midi j'ai trié des revues, pour jeter celles que les inondations avaient abîmées, et celles que pour d'autres raisons je ne souhaitais plus conserver (revues de géographie, revues littéraires, revues d'antiquités, revues savantes, revues de maisons et de jardins, magazines divers, que l'on conserve pour leur charme plus que pour leur utilité, et qui finissent par s'accumuler dans des proportions incommodantes). Je passe en fait beaucoup de mon temps de vacances à trier et à ranger, non seulement parce que cette activité me plaît et m'apaise, mais aussi tout simplement pour reprendre la maîtrise des biens et des archives loin desquels je passe le reste de l'année, ne venant ici qu'un week-end par mois, pendant lequel je peux rarement faire tout ce qu'il faudrait. Finalement j'ai passé la journée à cela, sans aller dans les bois comme j'aurais voulu, et je n'ai ouvert le portail qu'en fin de journée, pour mon frère qui devait venir. Ah, j'ai aussi feuilleté, pendant une sieste à épisodes, le sympathique n° 1 de la revue Schnock, de fin 2011, que Talmont m'a prêté, avec notamment un dossier sur Jean-Pierre Marielle, comprenant un entretien. A l'heure de vêpres, j'ai reçu pour l'apéro mes voisins les Brits, qui étaient en petite forme et ont bu très peu de vin. J'avais déployé pour l'occasion un assortiment de bretzels, de radis, et d'olives marinées, grâce à quoi j'ai en partie dîné. Nos conversations se déroulent toujours moitié en français, moitié en anglais, les deux langues se trouvant parfois mêlées dans la même phrase. Il y a toujours une occasion où telle tournure, qui paraît naturelle au locuteur, étonne l'auditeur. Ainsi au moment où, comme nous étions installés sur la terrasse, et que je voulais rentrer dans la maison pour chercher quelque chose, je les ai quittés en disant «Je reviens». Ils ne comprenaient pas ce temps présent. Il est vrai que cela signifie «Je vais revenir tout de suite», et qu'au moment même où on le dit, on ne revient pas, puisqu'on s'en va. Ils sont repartis peu après l'arrivée de Thierry. Lui aussi a profité de l'apéritif, après quoi nous avons sommairement saucissonné, et partagé un melon petit mais très mûr. A la nuit tombée, nous sommes allés nous promener à pied dans les alentours. C'était un moment agréable. La campagne a beau se moderniser, on retrouvait là un peu de magie paysanne, à la vue des champs éclairés par la demi-lune, avec l'odeur du foin, et le silence.

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