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Journal documentaire
30 juillet 2013

journal de non-voyage, 3

Matinée consacrée au courrier, à la bloguerie, à de petites affaires, à compter mes escargots, il y en a 118, et à porter ma voiture à vidanger, que je récupérerai demain.
A midi nous avons partagé une saucisse restante, réchauffée avec une patate et des petits pois restants eux aussi, le tout précédé d'un peu de melon et de charcuterie, et arrosé d'un vin sud-africain au goût à peu près normal et en tout cas satisfaisant.
Le tantôt nous sommes allés rendre visite, comme convenu, à notre cousine Liliane, à Mauzé sur le Mignon. Une dame charmante, âgée de soixante-dix ans, veuve maintenant, avec qui nous avons évoqué pendant deux ou trois heures les nouvelles et les souvenirs que l'on peut évoquer quand on ne s'est pas vu depuis des décennies. Elle est une fille du frère de ma mère et vient elle aussi de la Rousselière. Pendant la rencontre son frère Jannick, l'homme qui ne se mariait jamais, nous a rejoints, pour mon plus grand plaisir, car je l'ai revu depuis moins longtemps qu'elle, mais pas assez à mon goût. Lui n'a que trois ans de plus que moi, nous éprouvions je crois une bonne complicité lors de nos brèves rencontres dans l'enfance, qui n'a jamais donné lieu à une camaraderie suivie, à cause de l'éloignement de nos vies, et je l'ai toujours regretté.
Nous avons repris la route sous un ciel radieux, où stationnait une gigantesque armée de nuages floconneux, pour nous rendre au cimetière de Moragne, où mon frère n'était pas venu depuis longtemps, et où il voulait nettoyer la tombe de notre père. Elle n'en avait pas grand besoin mais il s'y est consacré tout de même, puis a fait le tour de ce cimetière où abondent les tombes de Billé, de Billé-Ceci et de Cela-Billé. Du coup j'ai pris le temps de contempler moi aussi cet endroit où je passe plus fréquemment, chaque année à la Toussaint, mais toujours avec une certaine hâte, car j'ai dans le dos le voyage depuis la Gironde et devant moi le reste de la tournée des cimetières à accomplir. En cette nouvelle occasion plus tranquille, j'ai remarqué qu'il y a au milieu une simple mais assez belle croix de pierre, d'environ deux mètres cinquante de haut, probablement beaucoup plus ancienne que toutes les sépultures environnantes, et qui elle-même n'est pas une pierre tombale. Elle est installée sur un socle circulaire, ne porte hélas aucune inscription, et a peut-être le même âge que l'église romane qui domine les lieux.
Enfin nous sommes remontés au lieu-dit la Rousselière, où nous étions invités à dîner chez Corinne, notre cousine issue de germains, qui possède là une maison de construction relativement récente, tout près de la ferme «historique», hélas devenue quasi invisible depuis que les nouveaux propriétaires ont barré le chemin d'accès, mais il est peut-être aussi bien que je ne puisse plus revoir ces bâtiments que dans le souvenir. Ma cousine était sans son mari, parti réglé des affaires de famille en Provence, mais en compagnie de deux petits-enfants teintés d'exotisme. Le bon repas était constitué d'une salade de tomates et de moules, puis de tomates et de courgettes farcies de viande hachée, enfin de tartelettes aux prunes et aux pommes. Pour certaines raisons cette cousine a été élevée pendant ses sept premières années par Eugénie et Abel Poinot, qui représentent pour elle, comme pour mon frère et moi, des grands-parents non biologiques mais psychiques, au souvenir desquels nous demeurons très attachés. Et après avoir bien discuté, nous sommes repartis dans la nuit.

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