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Journal documentaire
1 avril 2013

a bend in the river

naipaulJ'ai lu dernièrement la version française d'un roman de Naipaul, A la courbe du fleuve. Malgré mon peu de goût pour la fiction, je me suis laissé entraîner par cette histoire, moins pour l'intrigue elle-même, ou pour le style d'écriture, qu'une traduction permet mal de juger, mais plutôt pour la qualité du regard porté sur une société africaine composite et instable, en l'occurrence l'ex-Congo belge, jamais nommé mais clairement identifiable. Je trouve intéressant que le narrateur ne soit ni un ressortissant des anciennes puissances coloniales européennes, ni un Africain de souche, mais tout comme l'auteur un descendant de famille indienne expatriée, disposant ainsi d'un point de vue plus détaché, et d'autant plus crédible, sur le naufrage de l'indépendance, la gangrène de la violence et de la corruption, la résurgence des haines tribales, la permanence des inégalités entre ethnies locales. Il a aussi des remarques originales sur certains traits de caractère, comme l'attachement des esclaves à leur esclavage. On pourrait dire que c'est un roman de droite, en quelque sorte, mais décalé : un roman divers droite.

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Commentaires
R
Cher Philippe, <br /> <br /> J'aime assez votre manière nonchalante à rapporter vos lectures. Pendant mes études universitaires à Grenoble je fus un des rares mâles blancs à avoir eu des amis africains ou subsahariens. En lisant il y a maintenant plus de 30 ans le livre de Naipaul j'avais été frappé par la justesse de ses portraits d'hommes noirs qui corroboraient absolument mes propres expériences. L'homme noir se définit ontologiquement d'après son ethnie et même plus ses relations avec d'autres noirs se font toujours par le filtre de ses préjugés tribaux. On peut dire sans exagérer q'il n'y a rien de plus raciste qu'un noir africain.
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