la chevalière de la mort
Sur la suggestion de l'ami Cédric, j'ai lu le petit livre que dans sa jeunesse le très catholique et très colérique Léon Bloy consacra à La chevalière de la mort, soit Marie-Antoinette. Ce n'est pas un texte documentaire mais un pamphlet, une dissertation amère sur le triste sort de cette dame, en qui il célèbre non une sainte, mais l'héroïne avec qui disparaissent l'aristocratie et la monarchie françaises. Il minimise sa dissipation, valorise sa charité attentive, admire la fermeté de son maintien. Il évoque aussi le cas bizarre de Louis XVI, roi qui n'aimait guère le métier de roi, lui préférant la chasse et la serrurerie, roi inhabituel, sans maîtresses et sans méchanceté, conciliant et réformateur, et dont la faiblesse personnelle ne fut pas le moindre facteur du succès de la «grandiose imbécillité révolutionnaire». N'étant moi-même ni très nostalgique de l'ancien régime, ni très ébloui par les merveilles de la république, les idées de Bloy ne me convainquent pas toujours, ni ne m'effarent, ce qui me ravit surtout c'est le style de ses belles tournures, ses formules assassines.