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Journal documentaire
5 novembre 2012

le cinéma de A à E - Agora

agoraVu Agora, d'Alejandro Amenabar (2009). Ce péplum réalisé avec les moyens énormes du genre a pour propos principal de présenter les chrétiens comme une meute de brutes et d'ordures, dépourvues de tout sens moral, ennemies de la culture et assoiffées de meurtre. Le sujet a été soigneusement choisi pour illustrer cette cause, car le film est centré sur le personnage d'Hypathie, une astronome égyptienne qui aurait été lapidée par des chrétiens, et qui présentait ainsi le profil idéal d'une icône martyre, dans l'Espagne socialo-féministe où le premier ministre Zapatero nommait une femme enceinte ministre de la défense, «ridiculisant ainsi son armée et faisant savoir au monde entier que son pays n'avait aucune intention de se défendre», comme a fait remarquer un polémiste. Les mêmes infâmes barbares chrétiens auraient mis le feu à la bibliothèque d'Alexandrie, bien que sur ces faits lointains le cinéaste savant ait des certitudes que ne partagent pas les historiens, qui débattent prudemment des circonstances de l'incendie, de l'époque où il eut lieu, et de l'existence même de l'établissement. Dans ce théâtre de marionnettes moderne qu'est le cinéma, la propagande anti-chrétienne n'est certes pas rare, au moins comme ingrédient secondaire. Ce qui étonne dans ce film, c'est la franche brutalité du propos, asséné sans nuance, et avec une rhétorique d'une pauvreté risible: les leaders chrétiens ont naturellement d'horribles trognes grimaçantes, et la foule chrétienne est uniformément vêtue de noir, au contraire des concitoyens païens et juifs, bien plus humains et vêtus plus clairement. Il y a même des plans de vue aérienne, où les tourbillons de la foule en émeute suggèrent à l'évidence le grouillement d'une horde de rats. On imagine sans mal le tollé que susciterait une attaque aussi violente et manichéenne, si elle était appliquée aux juifs ou aux musulmans. Mais comme chacun sait, le christianisme est aujourd'hui une cible facile, sur laquelle on peut cracher sans danger de se prendre en retour un bon pain sur la gueule. Amenabar ne m'avait déjà pas emballé par le sujet vaseux de deux autres films, il achève là de me dégoûter. E.

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