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Journal documentaire
8 mars 2012

Le cinéma de A à E - visiteurs

visiteurs_du_soir_1942_01_gVu Les visiteurs du soir, de Marcel Carné (1942). C'est l'histoire d'un couple diabolique venu d'on ne sait où, séduire les gens et semer la discorde dans un château. Elle (Arletty) a une voix et un sourire extraordinaires, mais lui (Alain Cuny) a toujours l'air constipé, et les scènes où il brame d'amour sont carrément pénibles. Le film dure près de deux heures, et c'est seulement après plus d'une heure qu'intervient le Diable en personne, incarné par un Jules Berry épatant. Ma scène préférée est celle même de son arrivée, où il entre dans la salle à manger, se présente, parle fort avec des gestes gracieux de la main, va caresser le feu, etc. De toute évidence cet homme de près de soixante ans rayonne d'énergie et pète le feu, surtout face au châtelain Fernand Ledoux, bon acteur mais du genre molasse aux yeux mi-clos. Berry porte le plus beau vêtement du film, une superbe veste noire à épaulettes, avec des arabesques dorées. Les costumes sont plus ou moins réussis, beaucoup de personnages ont l'air de porter des sortes de pyjamas miteux, c'est paraît-il à cause du manque de moyens (on sourit quand même en constatant que tout ce petit monde cinématographique avait l'air de ne pas trop souffrir sous la terrible botte occupante), mais les dames ont de très jolies coiffes. L'inspiration généralement communiste du co-scénariste Jacques Prévert ne se fait pas trop sentir, mais c'est peut-être à elle que l'on doit ce bizarre tableau d'un monde médiéval d'où la religion est quasi absente, en tout cas très discrète (le Diable ici n'est pas l'ennemi d'un Dieu inexistant, mais celui des hommes seulement). Il y a au moins un bon mot («Oublié dans son pays, inconnu ailleurs, tel est le destin du voyageur»), des trucages pas terribles mais dont certains me plaisent bien (le bal soudain figé, le vase aux serpents). En résumé, malgré d'évidents défauts, ses grands charmes valent à ce film le premier rang. A.

(cliquer sur l'image ci-jointe pour l'agrandir).

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