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Journal documentaire
8 avril 2010

Mélancolie française

zemmourEtant devenu fan d’Eric Zemmour pour ses chroniques radio, qui ne me déçoivent toujours pas, je me suis aventuré à lire son dernier livre, Mélancolie française. Cet homme est désarmant : sans conteste, un juif assez réac pour regretter la grandeur française perdue n’est pas le plus antipathique de mes compatriotes. Cela dit, sa longue dissertation sur l’histoire de notre pays m’impressionne par sa connaissance érudite des alliances, ententes et traités, plus qu’elle ne me convainc sur le fond. Je ne rêve pas d’empire, je ne rêve plus de grand chose, la tranquillité me semblerait un bien plus prisable que la grandeur.

L’ouvrage m’a plu surtout par l’habileté de l’auteur à dénoncer les préjugés d’aujourd’hui, par exemple au chapitre 6 la légende selon laquelle, durant la deuxième Guerre mondiale, la collaboration aurait été principalement le fait de la droite, et la résistance celui de la gauche. Au contraire, affirme-t-il, il y eut «domination…, à Londres et dans les premiers maquis, de la gent d’extrême droite» («l’arbre Maurras cacha la forêt des résistants maurrassiens») et «la gauche fut dominante dans la collaboration», ce qui n’est d’ailleurs pas très étonnant puisque la droite était aussi nationaliste que la gauche était pacifiste. Il aurait pu ajouter ce «détail» révélateur, que les deux principaux partis de la collaboration furent conduits par le socialiste Marcel Déat et par le communiste Jacques Doriot. Zemmour dit s’appuyer pour cette question sur les travaux de l’historien israélien Simon Epstein. Je me demande s’il connaît les ouvrages de Jean-Claude Valla, mort voilà peu, qui était expert du même sujet.

Un autre point d’intérêt est le chapitre final, consacré au présent, dans lequel l’auteur ne cache pas la perplexité que lui inspire l’immigration africaine massive, que l’on nous présente inébranlablement comme une chance formidable, alors qu’il est devenu à peu près impossible d’en débattre librement. «Le mot «race» est devenu dans notre société le tabou suprême, comme le sexe au XIXe siècle, observe Eric... Le puritain voyait le sexe partout, l’anti-raciste moderne voit des racistes partout». Gare aux pessimistes !

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