L'Arnaque Postale (suite)
Cet été, une université de l'Ohio a voulu m'acheter quelques livrettes. Mon petit doigt m'a tout de suite dit que ça n'allait pas être une affaire facile, mais comme je ne peux pas passer mon temps à l'écouter, j'ai accepté. Ce n'était pas une grosse transaction, il y en avait pour 42 euros, port compris. Les choses ont traîné un peu, puis j'ai reçu en septembre un chèque de la somme équivalente, en dollars, que j'ai aussitôt remis à ma banque, la banque dite Postale (vous savez, celle qui "invente une nouvelle façon de vivre sa banque"). Les choses ont encore traîné un peu et ce week end, de passage dans la campagne, je vois sur un relevé que le chèque a enfin été encaissé. "Chèque tiré sur l'étranger : 40 euros". Bon, deux euros se sont évaporés en cours de route, c'est un moindre mal, me dis-je, avant de tomber sur la ligne suivante. "Frais remise chèque étranger : 8 euros." Là, déjà, ça se gâte, me dis-je, avant de tomber sur la ligne encore suivante: "Frais de présentation chèque : 12, 60 euros." Alors là, me dis-je, pas de doute, 20 euros de taxes pour palper un chèque de 40, on est en plein socialisme. Interrogé ce matin, le postier du bled à côté convient d'un air gêné que ça fait un peu lourd, en effet. Il confirme que les trois lignes du relevé, consécutives et portant la même date, se rapportent sans aucun doute à la même opération, mais s'avoue incapable de m'expliquer en quoi consistent exactement les "frais remise chèque" et les "frais de présentation". C'est bien dommage. "Mais regardez, en haut il y a le numéro de votre centre financier, vous pourriez les appeler..." Oui, bon, écoutez, on verra, on va y penser.