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Journal documentaire
3 juin 2009

Sur Vélasquez

J’ai quand même eu le temps de lire Vélasquez le siècle d’or, un petit album paru en 1994 aux éditions Herscher, présentant 38 reproductions de tableaux du maître, chacune avec un commentaire. Le talent évident ne suffit pas à rendre attirantes des oeuvres, qui dans l’ensemble me laissent froid. Je ne condamne pas l’inspiration courtisane de la plupart des peintures, mais les modèles ne me séduisent pas, je trouve à ces grands nobles un air encore plus ennuyeux qu’aux bouffons grotesques. Le protecteur Philippe IV a une bonne tête, mais le pauvre n’était pas aussi gâté par la nature que par la fortune. Le pire à mes yeux sont les portraits équestres, vraiment ridicules, d’éminents personnages. Accessoirement, les renseignements sociaux contenus dans les explications ne sont pas pour renforcer ma sympathie : tel prince étant cardinal dès l’âge de 10 ans, tel autre portant à 6 ans les insignes de général, il n’y a rien là qui porte à la nostalgie. Je suis sensible à quelques beaux visages d’humbles, comme celui du Marchand d’eau de Séville, ou celui du gamin qui assiste la Vieille femme faisant frire des œufs. Le portrait qui éveille le plus ma curiosité est celui de Juan de Pareja, l’esclave maure de Vélasquez, peint en 1650 (voir photo ci-dessous). Il paraît que son maître l’a affranchi la même année, mais qu’il est resté volontairement à son service quatre ans encore, avant de s’établir à son propre compte, lui aussi comme peintre. Cet attachement me plaît. Que n’ai-je moi-même un serviteur fidèle, à qui je confierais mes saisies et mes scans, maquettes et tirages. Si en plus il pouvait me faire un peu de ménage, ça serait parfait.

pareja

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Commentaires
M
Plus d'un ce n'est pas un (une administration fait un maître bien technique, abstrait), mais ce n'est surtout pas "le" maître, et c'est sans doute là le privilège réel de Velasquez, de fondre l'indéfini et le défini. Votre commentaire des peintures d'après l'ouvrage que vous évoquez me rappelle ce mot d'une amie peintre : Velasquez est le plus grand, mais en reproductions, Manet le surpasse.
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P
Mais j'en ai, mon pauvre ami, et plus d'un. Etant commis dans une administration, je sers des maîtres, républicains peut-être, mais des maîtres quand même.
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M
Que n'êtes vous, vous-même, le serviteur de quelque maître ?
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