Nous sommes tous comédiens
Quand on m’a prêté Nous sommes tous comédiens, de Michel Balfort, j’ai d’abord pensé que j’allais me contenter de feuilleter, pour en prendre vaguement connaissance, ce livre paru au Lérot en 1981. Et puis ça m’a tellement plu, que je m’en suis délecté phrase après phrase sans en perdre une miette. C’est un recueil de souvenirs dans lequel l’auteur évoque les artistes qu’il a fréquentés dans le Montmartre de la Belle Epoque. On voit ainsi défiler des gens comme Sarah Bernhardt, Mounet-Sully, Maeterlinck, Copeau, Dullin, Jouvet, Léautaud, Apollinaire etc. Dans les pages touchant Max Jacob, je relève cette phrase au calibre alexandrin : « Notre longue amitié ne connut jamais d’ombre. » Non seulement les anecdotes sont savoureuses, mais racontées sur un ton intelligent, posé, en petits paragraphes calmement séparés d’une ligne blanche. Pas de doute, un bon livre.
(Sur Michel Balfort, alias Roger Karl, alias Roger Trouvé, (1882-1984 !) on peut voir sur le net un article dans Wiki, et entendre sa Radioscopie à 95 ans par Jacques Chancel.)